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Le premier job speed dating pour cadres handicapés

SANS | publié le : 25.05.2004 |

Le premier job speed dating pour l'emploi des cadres handicapés, organisé par l'Adapt et Emailjob, a permis de réunir candidats et employeurs. Une première aux résultats encourageants.

Geneviève et Chloé sont voisines de table à ce premier job speed dating "Handicapé, c'est pas mon métier", organisé le 28 avril dernier, au centre de congrès Saint-Honoré, à Paris. Comme les 43 autres candidats, ces deux cadres se sont pliées aux règles du jeu : douze minutes chrono pour convaincre un recruteur. « Plus que 30 secondes avant de conclure... Attention, il va falloir se dire au revoir, à bientôt, ou adieu. »

Peu d'entreprises

L'entretien de Chloé avec la DRH de Reed Organisation vient de s'achever. Chloé, qui a vécu trois années de « néant total », s'emballe : « J'ai eu l'entreprise qui m'intéressait. Ils font de l'organisation de salons et d'expositions. J'ai une licence en communication d'entreprise et ce qui m'intéresse, c'est l'événementiel. » Geneviève, 35 ans, cheveux tirés en chignon et tailleur rose, « ne désespère pas » de trouver un poste de juriste en harmonie avec son DEA de droit international et économique : « La DRH de la Sagep m'a dit que je pouvais l'appeler », dit-elle, un peu déçue, toutefois, que davantage d'entreprises n'aient pas participé à la soirée.

Car, si certains jeunes diplômés et cadres confirmés ont fait le voyage depuis Toulouse, Lille ou l'Aube, les entreprises, en revanche, ne se sont pas déplacées en masse. L'Adapt et Emailjob, les organisateurs de la soirée, avaient tablé sur 60 sociétés. Seuls 45 recruteurs, représentant 29 entreprises, étaient présents. Chez Emailjob, on avoue avoir eu des difficultés à les convaincre : « On s'est parfois heurté à des réponses du type "on n'embauche pas de handicapés" », raconte une salariée en charge de la communication du site Internet. La somme de 300 euros pour le dîner concluant le speed dating les a peut-être freinés dans leur élan. Résultat : la plupart des DRH présents étaient déjà familiarisés avec le handicap.

Atac travaille, par exemple, sur l'intégration des personnes handicapées depuis 2000. Marie Rambaud, responsable RH de cette enseigne de la grande distribution, souligne la rareté des rencontres avec des personnes handicapées de niveau bac + 2 à bac + 7. « On a beaucoup travaillé sur cette population, mais on n'a pas réussi à intégrer des jeunes de ce niveau d'études. »

Bon profil

François Seille, responsable des RH réseau Ouest d'Atac, a, lui aussi, trouvé son bonheur : « Sur six candidats, je vais en revoir cinq. Parmi eux, il y a trois malvoyants, une personne en fauteuil roulant et un jeune homme amputé des deux bras. Ce dernier a un bon profil, beaucoup de valeur, il est très autonome dans son écriture. C'est une grande leçon. Je suis prêt à le présenter à des opérationnels. » D'après le premier sondage à chaud, réalisé par l'Adapt, « plus de 60 % des rendez-vous de la soirée devraient déboucher sur des entretiens beaucoup plus approfondis, avec des embauches en perspective ».