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Chez Ciat, l'ergonomie a réduit les coûts

SANS | publié le : 25.05.2004 |

A la faveur d'une étude ergonomique, la PMI familiale Ciat a décidé d'intégrer la santé dans ses coûts de production.

A Culoz, dans l'Ain, le spécialiste en traitement d'air et climatisation Ciat (1 400 salariés) a pris conscience du coût faramineux des maladies professionnelles et des accidents du travail. En 2003, pour le site où siège la société, la cotisation de Sécurité sociale s'est élevée à 410 538 euros (1,67 % de la masse salariale). A quoi s'ajoutent les rentes et les coûts indirects (recours à l'intérim, formation, baisse de productivité...), trois fois supérieurs.

Mission de conseil

Dès 2002, le DRH et le médecin du travail ont étudié le risque santé dans un atelier de montage de 90 personnes qui réalisent des systèmes de climatisation en petite et moyenne séries, avec des gestes répétitifs. Constat : depuis 2000, 9 maladies professionnelles déclarées (TMS, troubles musculo-squelettiques) ayant entraîné un handicap, et 18 accidents liés à une problématique de gestes et postures. Francis Guaitoli, le DRH, a alors confié une mission de conseil au laboratoire d'ergonomie de l'université Lyon-1.

Durant dix jours, 2 consultants ont mené 83 entretiens individuels, abordant le ressenti des salariés sur leur situation de travail. Certains ont été filmés, harnachés de capteurs biomécaniques. Les résultats ont été livrés à un groupe projet, préalablement formé à la connaissance des TMS et aux impacts de la conception de produits sur les gestes des opérateurs. Outre le médecin du travail, l'ingénieur sécurité et des représentants du CHSCT et de la production (ouvriers, agents de maîtrise et cadres), ont participé les responsables méthodes, bureau d'études, marketing et achats. « Il s'agissait de comprendre le travail pour le transformer », résume Frédérique Fraigneau, la consultante qui a suivi le groupe toute l'année 2003.

La confrontation des points de vue a produit des effets inattendus. Exemple : pour un type de climatiseur, le groupe s'est aperçu qu'en modifiant le produit, certains rivets devenaient superflus. Résultat : l'opérateur évite 13 gestes à risque sur chaque pièce, tandis que l'entreprise économise 15 000 euros par an.

Polycompétence

Elle a, par ailleurs, acheté des outils pour faciliter la manutention et reconsidéré les opérations de montage. Il lui reste à gérer la rotation du personnel sur les lignes, pour varier les sollicitations quotidiennes et introduire la polycompétence, précieuse en période de pénurie d'emploi. « Nous voulons agir à la fois sur l'intégrité physique des salariés, l'organisation du travail et la productivité », déclare Francis Guaitoli. Au bout d'un an, tirer un bilan est prématuré. Toutefois, le médecin du travail a noté « une diminution des plaintes de lombalgies sur quatre à six mois » et une « meilleure motivation ». En mars, la direction a lancé une nouvelle étude dans les ateliers de tôlerie. Objectif : anticiper l'apparition de maladies professionnelles, jusqu'ici peu déclarées.