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Victoire des "recalculés", colère des intermittents

SANS | publié le : 11.05.2004 |

Si les "recalculés" ont obtenu gain de cause, les intermittents du spectacle restent, eux, mécontents : ils demandent l'annulation de la convention de l'assurance chômage sous peine de perturber la tenue des festivals.

A la veille de l'ouverture du festival de Cannes (12-23 mai), la menace pèse toujours sur la Croisette ; les intermittents du spectacle, déçus par l'annonce du "plan d'urgence" proposé par Renaud Donnedieu De Vabres, ne désarment pas. Ils ont perturbé, le 6 mai, le journal de Canal Plus, tout en menaçant le festival de Cannes et la saison culturelle estivale. Le "comité de suivi" de la réforme, qui réunit, notamment, la coordination des intermittents, la CGT spectacle et des parlementaires, a, ainsi, demandé à Jean-Pierre Raffarin de suspendre la réforme de l'assurance chômage des professionnels du spectacle.

Accueil mitigé

Le ministre de la Culture avait proposé, en début de semaine, la création d'un fonds spécifique de 20 millions d'euros, en provenance de l'Etat, géré par l'Unedic, la mise en place d'un groupe de travail avec les partenaires sociaux, et le renforcement de la lutte contre les abus avec, notamment, des moyens de contrôle renforcés. De même, le gouvernement leur a demandé d'apporter des « aménagements » à l'accord agréé sur deux points : les congés maternité et la prise en compte, dans les 507 heures, des heures de formation ou d'enseignement artistique. Mais ce plan avait été fraîchement accueilli par les syndicats et les partis politiques, à l'exception de l'UMP, de la CFDT et de certaines organisations d'employeurs.

Le conflit, qui dure depuis dix mois, a été provoqué par une réforme de ce système d'indemnisation, visant à résorber un déficit de plus de 800 millions d'euros par an, qui a eu pour effet d'exclure 18 000 personnes en 2004. Les intermittents réclament le retour à l'ancien régime, en vertu duquel il leur fallait travailler 507 heures en douze mois pour être indemnisés pendant un an (et non dix mois, comme prévu dans l'accord 2003). Les signataires de la réforme, en particulier le Medef, ne veulent rien négocier, ni renégocier.

Jean-Louis Borloo, avait, lui, choisi une autre voie, le 3 mai dernier, en décidant de réintégrer, dans le système de l'assurance chômage, les 600 000 chômeurs dont les durées d'indemnisation avaient été réduites. Une sage décision puisque le Conseil d'Etat s'est prononcé, le 7 mai dernier, pour une annulation des arrêtés agréant la convention Unedic. L'institution a toutefois proposé que l'annulation ne prenne effet qu'au 1er juillet 2004 afin que l'Unedic puisse continuer à lever les cotisations et à verser les indemnités chômage, en écartant, ainsi, le risque d'un vide juridique. Pour financer la mesure, le gouvernement, de son côté, reportera le remboursement de la dette de 1,2 milliard d'euros de l'Unedic.