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Renault a fait chuter de 26 % les accidents de trajet

SANS | publié le : 11.05.2004 |

En 2000, Renault lançait un vaste plan de sensibilisation au risque routier, en particulier sur les trajets domicile-travail. Le programme monte en puissance et engrange des résultats encourageants.

La Renault Mégane freine à mort. Malgré l'adhérence d'une chaussée sèche et le travail de l'ABS, la distance d'arrêt paraît infinie. A 70 km/h, le conducteur ne respectait pas la limitation de vitesse en agglomération...

Sur le circuit de Montléry, les stagiaires, salariés de Renault, prennent immédiatement conscience de la dangerosité d'un tel comportement. Ils vont, ensuite, monter dans la voiture pour effectuer eux-mêmes des essais de freinage à différentes vitesses, accompagnés par des formateurs de La conduite préventive, société spécialisée dans ce type de programme, qui travaille avec de grandes entreprises. Même mise en situation pour les distances de sécurité entre véhicules.

« C'est avec Renault que nous déployons le dispositif de formation de plus grande échelle », indique Jean-Marc Paradis, responsable pédagogique de La conduite préventive. Auparavant, les stagiaires ont assisté à une présentation théorique rappelant les bases d'une conduite sûre. Damienne, cadre de la direction produit au Technocentre de Guyancourt, a suivi cette formation en décembre dernier : « J'en avais entendu parler par mes collègues et j'en ai fait la demande. Outre mon métier, qui consiste en partie à conduire des voitures, je parcours quotidiennement un trajet domicile-travail de 10 à 20 mn. »

Une charte du conducteur

Cette formation est l'élément fort d'une politique de maîtrise du risque routier que la marque au losange déploie depuis 2000. Cette année-là, Renault constatait une augmentation de 13 % du nombre des jours d'arrêt dus à un accident de trajet. Un constructeur automobile ne pouvait rester indifférent à cette inflation, dans un pays où 60 % des accidents mortels au travail sont des accidents de trajet. Et Renault en particulier, qui a fait de la santé/sécurité un des axes de sa politique RH et de sa stratégie.

La marque au losange commence donc à sensibiliser non pas les rouleurs professionnels, mais l'ensemble de son personnel. Des forums d'information sont organisés sur les sites avec, souvent, la participation des gendarmeries locales. Une "Charte du conducteur du groupe Renault" est diffusée aux collaborateurs, sous la forme d'une plaquette pédagogique. Elle est accompagnée d'un cédérom interactif.

Cette politique monte encore en puissance en 2003. Renault fait de la maîtrise du risque routier l'un des éléments de sa responsabilité sociale. Le 5 juin, Louis Schweitzer signe une charte avec le ministre des Transports Gilles de Robien, s'engageant à poursuivre la généralisation de certains équipements de sécurité sur la gamme, la sensibilisation du grand public et des clients. Même volonté en interne : le même jour, Michel de Virville, secrétaire exécutif de Renault, paraphe avec Rémy Heitz, délégué à la sécurité routière, et Gilles Evrard, directeur des risques professionnels de la Cnamts, une charte selon laquelle l'entreprise s'engage, notamment, à évaluer les risques, à sensibiliser et à développer les compétences du personnel et à impliquer les managers.

2 000 stagiaires en 2004

Outre les actions d'information déjà menées, les modules de formation à la conduite préventive, proposés à tous, sur le temps de travail, sont multipliés. De 300 à 500 personnes par an entre 2001 et 2003, l'entreprise compte passer à 2000 stagiaires en 2004. Autres actions prévues : l'élaboration d'un reporting mensuel des accidents au niveau du groupe et une cartographie des accidents par départements.

En trois ans, le nombre d'accidents de trajet a chuté de 26 % et celui des jours d'arrêts liés à un accident de trajet de 35 %.