La responsabilité sociale des entreprises (RSE) soucie-t-elle les actionnaires français ? Cette année encore, le Centre français d'information sur les entreprises (CFIE), après avoir assisté à toutes les assemblées générales d'actionnaires des entreprises du CAC 40, en 2003, livre son analyse sur la question.

Premier enseignement de ce recensement : moins d'actionnaires ont demandé le micro en 2003 que l'année précédente pour évoquer des questions sociales, environnementales, de transparence de gestion ou encore de relation avec la société civile. « Mais l'année 2002 avait été marquée par les scandales Enron et Worldcom, notamment, indique Martial Cozette, directeur du CFIE. Et de nombreuses interventions avaient alors concerné la seule gouvernance. Mais sur trois ans, on note bien une montée en puissance de l'engagement actionnarial en faveur du développement durable. »

Ainsi, en 2003, les AG des entreprises du CAC 40 ont donné lieu à 1 204 interventions (une trentaine par assemblée), dont 390, soit 32 %, étaient consacrées à la RSE. Sur un panel de 25 entreprises et 219 questions de RSE, le CFIE a recensé 109 interventions - soit 50 % des questions - sur la gouvernance (indépendance des administrateurs, rémunérations des dirigeants...) ; 40 questions (20 %) sur le social (emploi, restructurations, participation au capital...). Les relations avec la communauté (33 questions), l'utilité sociale (26 questions) et, surtout, l'environnement (11 questions) viennent après. Les investisseurs institutionnels et les actionnaires importants se font souvent discrets en AG, mais ont d'autres terrains d'action, en particulier les relations directes avec l'entreprise.