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SANS

Politicien, technicien, musicien, même combat !

SANS | publié le : 04.05.2004 |

La polémique fait rage.

Comme souvent, le déclenchement des hostilités est paradoxalement dû à un grand succès de la dernière campagne de vente de cette PME agroalimentaire, qui fête aujourd'hui son score historique sur ses nouveaux clients de l'année. Il ne s'agit pas d'affecter la responsabilité d'un échec, il s'agit, au contraire, de s'attribuer la paternité du succès. L'enjeu est bien plus considérable, c'est connu...

Qui sortira vainqueur ?

« Moi, dit le politicien, je crois que nous devons tous nous réjouir de nos efforts passés pour nouer des alliances. Nous en touchons les bénéfices aujourd'hui. Tant mieux. Mais soyons francs : sans notre accord de partenariat pour vendre avec d'autres, nous n'aurions pas réussi. La clé du truc, elle est là : des accords bien négociés, des alliances toujours entretenues, des relations sans cesse activées. Il n'y a pas de secret. »

Ah bon. Tant mieux. S'il n'y a pas de secret, tout le monde pourra, désormais, réussir. C'est plutôt une bonne nouvelle...

J'ai oublié de le dire : on l'appelle "le politicien", et on vient de comprendre pourquoi. Toute sa carrière dans l'entreprise est une longue construction de relations de pouvoir, d'alliances, de négociations, d'accords soi-disant secrets, de renoncements, de petites tromperies et de grandes lâchetés. Une implication personnelle constante. Beaucoup de poignées de main et de tapes dans le dos. C'est un genre...

Ecoutons le technicien. « Arrêtez vos c... Nous savons tous ici que nos ventes se font sur nos prix. Nos prix se font sur notre productivité. Et notre productivité grâce à nos process. Qu'est-ce que vous croyez ? Que les enseignes nous achètent pour nos beaux yeux ? Vous avez vu leur cahier des charges ? Un truc de parano ! Non, je vous le dis. Si nous gagnons, c'est parce qu'à la technique, on a pris de l'avance. Et que nos concurrents pataugent. Voilà le secret : l'avance technique ! »

Moue sceptique des deux autres. Si on commence à valoriser la technique, où va-t-on, je vous le demande ?

Intervention du musicien. On appelle comme ça le khalife du marketing, auteur, à ses heures perdues, de compositions musicales qui font ricaner sous cape toute l'entreprise. (On est volontiers cruel, dans ces métiers...)

« Vous n'y êtes pas. Vous oubliez la ménagère qui nous achète, et les gamins qui trépignent à la caisse du supermarché pour un sachet de plus. Nos ventes, ce sont d'abord nos clients ; notre image fun, nos jingles à la télé, notre logo sur tous les cartables, dans toutes les maternelles. Elle est là, notre richesse ! »

Ah bon. Moi, ce qui me frappe, c'est ce qui réunit ces trois antagonistes : pas un mot sur leur équipe.

Dommage, non ?