logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Le travail tue plus que les guerres

SANS | publié le : 04.05.2004 |

A l'occasion de la Journée mondiale pour la sécurité et la santé au travail, le 28 avril, l'OIT (Organisation internationale du travail) a publié un rapport selon lequel plus de 2 millions de personnes meurent, chaque année, au travail.

Décembre 2003, explosion d'une mine en Chine : 200 morts. Février 2004, à Phnom Penh, au Cambodge, des ouvriers d'une usine textile s'évanouissent. L'entreprise utilisait sans contrôle un produit hautement toxique. Novembre 2003, sur le site des Chantiers de l'Atlantique de Saint-Nazaire, une passerelle s'effondre. Bilan : dix morts. En Grèce, douze ouvriers ont déjà perdu la vie sur les chantiers de construction des jeux Olympiques 2004 d'Athènes. Des exemples, parmi tant d'autres, cités dans un rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT), une agence tripartite (gouvernements, employeurs, syndicats) des Nations unies, à l'occasion de la Journée mondiale pour la sécurité et la santé au travail, le 28 avril dernier.

270 millions d'accidents

Au total, chaque année, dans le monde, 2 250 000 personnes trouvent la mort au travail, dont 750 000 femmes et 1 500 000 hommes. « Le travail tue plus que les guerres, observe l'OIT. Il blesse et mutile aussi. Près de 270 millions d'accidents sont enregistrés chaque année. Beaucoup de ces drames pourraient être évités », estime l'organisation internationale. Et l'OIT pointe du doigt le cas de l'amiante qui tue encore 100 000 personnes par an, malgré une convention qui proscrit, depuis 1986, certaines fibres. Seul problème : le document n'a été ratifié que par 27 pays sur les 177 Etats membres de l'organisation.

Sur les 2,2 millions de décès, près de 350 000 ont pour origine un accident du travail, les autres étant causés par des maladies professionnelles. L'exposition à des substances chimiques est, à elle seule, responsable de 35 millions des 160 millions de cas de maladies professionnelles. Quant au secteur de l'agriculture, il cumule la moitié des accidents mortels, soit 170 000 en 2003.

22 000 décès d'enfants

Plus grave, 22 000 enfants meurent, chaque année, au travail, « en dépit d'une batterie de conventions internationales, de déclarations et de législations », rappelle l'OIT. Laquelle tance la négligence « d'employeurs peu scrupuleux, qui rechignent à consacrer des ressources à la sécurité, au nom du profit ; celle des gouvernements, qui rechignent à ratifier des conventions internationales et n'accordent que trop peu de moyens à leurs inspecteurs du travail pour faire respecter celles qu'ils ont ratifiées ; celle, parfois, des travailleurs eux-mêmes, le plus souvent par manque de formation et d'information ».

Cette négligence a un coût : les dépenses liées aux maladies professionnelles et aux accidents du travail dépassent, selon l'OIT, 1 000 milliards de dollars par an, soit 4 % du PNB mondial.