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La France dépense moins

SANS | publié le : 04.05.2004 |

L'effort de financement de la formation continue par l'Etat ne cesse de baisser dans le PIB français.

La France a dépensé 22 milliards d'euros pour la formation professionnelle en 2001*. Soit une hausse de 1,8 % par rapport à l'année précédente, mais une chute dans la part du PIB depuis 1993. Cette année-là, près de 1,9 % du PIB était consacré à la formation continue, pour moins de 1,5 % en 2001. Cette baisse de l'effort relatif démontre combien une réflexion sur une réforme de la formation est nécessaire.

Bénéficiaires

Les principaux bénéficiaires des actions de formation sont les salariés du privé, auxquels sont consacrées 41 % des dépenses (9 milliards d'euros, +3,1 % en 2001). Un quart des dépenses (5,7 milliards d'euros, +2,7 %) sont dédiées aux jeunes. Les agents de la fonction publique concentrent, eux, 17 % des dépenses (+1,2 %). En revanche, celles pour les demandeurs d'emploi et les publics dits "spécifiques" (personnes handicapées, détenus, réfugiés et illettrés) ne représentent que 15 % de la dépense totale (3,8 milliards d'euros), en recul de 2,9 %. Cette baisse constante depuis 1997 s'explique par la réduction de la dépense de l'Etat, non encore compensée par l'effort des régions.

Les entreprises et les organismes collecteurs paritaires sont les premiers financeurs sur le marché de la formation professionnelle, devant l'Etat et les régions. Leurs dépenses se sont accrues de 3,4 % en 2001, sur un an, atteignant 9,6 milliards d'euros, soit 43,1 % du total des dépenses. Cette hausse touche les dépenses en faveur de l'apprentissage et de l'alternance (+5,7 %), même si les trois quarts des dépenses des entreprises restent consacrées à la formation des salariés. Les Opca représentent plus de 37 % des dépenses d'entreprise !

Dépenses de l'Etat

L'Etat a réalisé un peu plus du tiers des dépenses, pour un montant de 8,1 milliards d'euros. Elles se sont orientées à plus de 40 % vers les salariés du secteur public, mais c'est vers les jeunes que l'effort a été porté, particulièrement en faveur de l'alternance (+11 %) et des dispositifs d'accueil, d'information et d'orientation (+7,6 %).

En revanche, l'Etat a réduit son financement en faveur des demandeurs d'emploi et des publics en difficulté (-8 %), les dépenses au titre du Fonds national pour l'emploi reculant, en particulier, de 22 %. Après la baisse du chômage en 2000, puis début 2001, l'Etat a, en effet, diminué le nombre d'entrées en stages d'insertion et de formation à l'emploi (Sife), destinés aux chômeurs de longue durée.

L'introduction du Plan d'aide au retour à l'emploi (Pare), en juillet 2001, a transféré à l'Unedic la quasi-exclusivité du financement des allocations de formation-reclassement, alors que l'Etat en finançait, auparavant, la moitié.

Les régions, enfin, restent des "nains" en matière de financement (9,6 % du total). Leurs dépenses atteignent 2,1 milliards d'euros, en faible progression de 0,8 %. Ce qui met, à nouveau, en lumière, les enjeux actuels de la décentralisation.

* Etude Dares-ministère de l'Emploi du 22 mars 2004, n° 16.1.

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