logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Des associations de chômeurs offensives

SANS | publié le : 04.05.2004 |

Ragaillardies par le jugement du tribunal de Marseille, les associations de chômeurs veulent prendre part à la négociation de l'assurance chômage, aux côtés du patronat, des syndicats et des représentants de l'Etat.

Négociera, négociera pas ? Si la CFDT, la CFTC et la CGC ont demandé l'ouverture immédiate d'une négociation afin d'augmenter les cotisations d'assurance chômage et de réintégrer dans le système les chômeurs dont les droits ont été réduits, le patronat campe, lui, sur une position radicalement opposée : le Medef et l'UPA (Union professionnelle artisanale) refusent toute augmentation de charges pour les entreprises. Toutefois, certains syndicats ne veulent pas se contenter d'une simple augmentation de cotisations.

"Grenelle" de l'Unedic

La CFDT réclame, notamment, que « les rôles respectifs de l'Unedic et de l'Etat soient repensés dans la couverture du risque chômage ». Elle a également demandé au gouvernement d'organiser des états généraux pour l'emploi et pour la protection sociale des chômeurs. FO et la CGT réclament, en outre, une remise à plat complète du système de financement de l'Unedic. De leur côté, les associations de chômeurs (AC !, Apeis, le MNCP*...) veulent avoir voix au chapitre. Confortées par le jugement du tribunal de Marseille, les associations de chômeurs demandent à prendre part à la négociation de l'assurance chômage. Accompagnées de représentants de la fondation Copernic et des syndicats SUD et SNU de l'ANPE, les associations se sont prononcées, le 28 avril, pour "un Grenelle de l'Unedic".

Parmi leurs 14 propositions, elles demandent que l'indemnisation du chômage devienne une nouvelle branche de la Sécurité sociale et que le Smic soit le minimum de référence, « que l'on ait un emploi ou pas ». Elles souhaitent, aussi, que la loi de 1991 sur le contrôle des chômeurs soit abrogée, et que la durée de versement des allocations ne soit plus liée à la durée du travail antérieur.

Les associations se prononcent également pour l'organisation d'élections, afin de désigner les représentants siégeant au bureau de l'Unedic, de l'assurance maladie et des caisses de retraite. Elles proposent, enfin, d'élargir l'assiette des cotisations et d'instaurer un système de bonus-malus pour les entreprises, en fonction de leur mode de gestion de l'emploi.

Enjeu de taille

Selon un sondage CSA pour L'Humanité, paru, le 2 mai, dans le quotidien, 59 % des Français font confiance à ces associations pour sortir le système de l'assurance chômage de l'impasse financière. L'enjeu est, en effet, important : le déficit de l'Unedic devrait s'établir à 7,08 milliards d'euros, fin 2004. La réintégration de l'ensemble des 600 000 "recalculés", d'ici à 2005, représenterait, elle, un surcoût de 2 milliards d'euros pour le régime.

* Agir ensemble contre le chômage ! ; Association pour l'emploi, l'insertion et la solidarité ; le Mouvement national des chômeurs et des précaires.

Articles les plus lus