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Un travail de bénédictin

SANS | publié le : 27.04.2004 |

La Commission nationale de la certification professionnelle (CNCP) devrait être l'architecte de la VAE en France. Créée en janvier 2002, elle poursuit son installation, après des débuts difficiles.

La CNCP est, désormais, correctement installée rue Lecourbe, à Paris, après avoir été hébergée à l'étroit dans les locaux de la DGEFP. Son rôle est fondamental pour le développement de la VAE. Elle doit créer un répertoire de l'ensemble des certifications disponibles en France (diplômes ministériels, CQP de branche, titres consulaires, titres privés...) et, surtout, établir des correspondances entre chacune d'elles. Sans ce canevas national, la VAE risque de rester une somme de pratiques parallèles (celles de l'Education nationale, des branches, des organismes privés...). Ce travail est à la fois énorme et très complexe, et ressemble un peu au jeu des poupées russes : X titres privés valent X pourcentage d'une certification consulaire, qui, lui-même, vaut X parties d'un diplôme de l' Education nationale... et l'inverse.

Transparence européenne

A ce coeur de mission, s'ajoute, désormais, l'enjeu de la transparence européenne des certifications. Car une VAE française, c'est bien ; mais une VAE ayant une résonance européenne, c'est mieux. D'où la mission, pour la CNCP, de traduire le futur répertoire en anglais (au minimum), et de participer à la construction de fiches communes de description des certifications pour tous les pays européens. Ainsi, la fameuse nomenclature des diplômes Education nationale en France, rythmée du niveau I au niveau V, s'entend mal avec les 14 niveaux irlandais et les 11 écossais !

Un président, deux rapporteurs, et 12 chargés de mission, secrétaires et comptables, constituent les troupes de la CNCP. Auxquelles s'ajoutent 25 correspondants régionaux mis à disposition, à temps plein ou partiel, par le ministère des Affaires sociales (60 %) et celui de l'Education nationale (30 %).

Construction du répertoire

« La CNCP est sous-dimensionnée par rapport à ses objectifs », reconnaît Michel Feutrie, rapporteur général de l'institution, et responsable de la formation continue de l'université Lille-1.

Pour l'instant, la CNCP met toutes ses forces dans la construction du répertoire, dont une première mouture devrait sortir à l'été prochain, et dans la procédure d'enregistrement. Plusieurs centaines de dossiers sont à l'instruction ; 700 certifications sont venues à échéance en 2003, et 1 000 autres y parviendront le 18 janvier 2005. « Actuellement, on enregistre l'existant sur le même format, ce qui permet des rapprochements mais pas encore des correspondances », précise Michel Feutrie.

On estime à 15 000 le nombre total de certifications tout terrain et tout niveau en France, dont 10 000 dans l'enseignement supérieur et 700 dans le second degré. Les formations diplômantes ministérielles sont enregistrées de droit dans le répertoire. Les autres passent devant une commission spécialisée, composée de représentants des ministères et des partenaires sociaux. Une commission plénière prend la décision d'inscrire ou non la certification dans le répertoire. Mais ce n'est qu'avec la publication d'un arrêté du Premier ministre que cette inscription est réellement actée.

50 % des titres d'origine privée

Les représentants des prestataires privés de formation ont souvent critiqué le fait que leurs titres devaient passer devant une commission contrairement à ceux des ministères. Michel Feutrie assure, lui, qu'il n'y a ni blocage, ni prime au premier arrivant, dans le quotidien du travail de la commission. « Les titres privés sont parfois difficiles à lire par rapport, par exemple, aux titres des chambres consulaires. Mais, à terme, 50 % des certifications inscrites au répertoire seront certainement d'origine privée. »

http://www.cncp.gouv.fr

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