Parmi les axes de sa politique de formation pour les années prochaines, Danone s'est donné comme priorité de favoriser l'accès au diplôme pour les salariés peu ou pas qualifiés, dans les différents métiers de l'entreprise (maintenance, logistique, qualité, production, métiers administratifs, recherche et développement). Dans ce cadre, le programme Evoluance vise à former, qualifier et diplômer 750 salariés, sur environ 9 000 agents de production et agents de maîtrise. Cette population non cadre est susceptible d'aller, ainsi, jusqu'au niveau BTS, à l'horizon de fin 2005 ; 70 % de ces salariés ont des fonctions industrielles, 20 % des fonctions logistiques et 10 % des postes administratifs.

Le programme Evoluance utilisera trois outils principaux : des formations au Certificat de formation générale (CFG) de l'Education nationale (voir Entreprise & Carrières n°711), des formations menant à des CQP et la VAE. La première étape de ce projet a été la signature d'une convention avec l'Education nationale et l'Opca Agefaforia, le 18 juillet 2003. Une prise de rendez-vous avec chaque société du groupe et chaque site a été menée avant la fin décembre 2003. Parallèlement, les premiers rendez-vous avec les partenaires choisis, les Greta de l'Education nationale, se sont déroulés début décembre. Le premier comité de pilotage est intervenu cette année, en avril. Et un point sur le démarrage des formations en cours aura lieu en juin.

Pour la VAE, Danone a pris contact avec les Greta et une convention nationale a été signée. Cependant, chaque site Danone se lançant dans une opération de VAE doit contractualiser avec son Greta le plus proche.

Pour l'heure, six des trente sites Danone en France (de 25 à 800 personnes) ont entamé une première étape de la VAE : information, réunion de travail, constitution de dossiers... Les sites concernés sont : le siège Blédina, à Villefranche-sur-Saône (69) ; le centre de recherche et développement Danone Vitapole, à Palaiseau (91) ; l'usine de production de Villecomtal (32) ; l'usine de production de biscuit LU de Besançon (25) ; l'usine de production de yaourts, à Chaleyssin (38) ; et le siège Danone France Yaourt, à Levallois-Perret (92). Au fil des mois, les autres sites feront remonter leurs demandes.

Le financement de cette opération devrait être assuré par le plan de formation de l'entreprise, le capital de temps de formation et une aide de l'Opca Agefaforia. « Le coût de ce projet est difficile à définir », confie Laurence Kopelman, responsable du programme Evoluance.

Reste une question importante, souvent posée par les partenaires sociaux : à quoi s'engage l'entreprise pour l'après-VAE ? Danone a bien expliqué qu'il ne s'engage pas, a priori, en termes d'évolution de salaire et d'emploi. Toutefois, suite à une précédente opération de ce genre, menée entre 1997 et 2002 chez LU, auprès de 200 salariés, l'entreprise a pu constater que 65 % d'entre eux ont finalement évolué : soit ils ont postulé à des emplois qu'ils n'envisageaient pas auparavant, soit leur hiérarchique le leur a proposé.

Comme l'explique Laurence Kopelman : « Les bénéfices, pour les salariés, sont d'obtenir un diplôme reconnu à l'interne et à l'externe, de bénéficier d'une reconnaissance professionnelle, personnelle et familiale, et d'acquérir de nouvelles compétences qui peuvent permettre une évolution professionnelle. Les bénéfices pour le groupe Danone sont de créer une dynamique d'apprentissage, de faciliter l'adaptation au changement individuel ou de l'équipe, d'obtenir une évolution des compétences et des comportements et de favoriser la mobilité. »