Les éthers de glycol sont utilisés dans l'industrie de la microélectronique pour nettoyer les chaînes de circuits imprimés. Thierry Garofalo l'a malheureusement appris à ses dépens. Dans les années 1990, alors salarié d'IBM depuis 1988 (et jusqu'en 1993) sur les sites de Corbeil-Essonnes puis de Montpellier, son état de santé se détériore sans que les médecins parviennent à diagnostiquer son mal. Ils concluent néanmoins à une dépression nerveuse, pour expliquer son état de fatigue persistant. Quant à sa soudaine stérilité, le mystère demeure. Il lui faudra attendre 2000 et la lecture d'un article sur les effets des éthers de glycol pour comprendre. Pour lui, aucun doute, il tient là l'origine de ses maux.
« Nous déposons, en juillet 2002, une première plainte contre X, au pénal, au tribunal de grande instance d'Evry, pour empoisonnement », détaille Christine Ravaz, son avocate. Le grief ? Mise en danger de la vie d'autrui pour défaut de suivi médical et pour défaut d'information et non-assistance à personne en danger.
Le juge d'instruction ordonnera alors une expertise médicale, dont les conclusions, rendues en novembre dernier, confirment que l'atteinte de la fonction de reproduction dont souffre le plaignant est « imputable de façon directe et certaine à une origine toxique (éthers de glycol) ». Une première ! « Mais, sachant que les procédures en pénal sont longues et que l'état de santé de M. Garofalo se détériore chaque jour un peu plus (il est, depuis 1998, déclaré inapte au travail, NDRL), nous avons saisi, fin 2003, le juge des référés du TGI de Nanterre », explique l'avocate. Là encore, un expert pharmacologue est désigné afin de réaliser une expertise complémentaire. « Thierry Garofalo l'a rencontré début avril. A son retour, il était satisfait de l'approche de ce spécialiste », confie Me Ravaz.
Reste à attendre le 1er juillet prochain, date des conclusions de l'expertise, susceptibles d'être opposées à IBM lors d'un procès sur le fond ; alors que la plainte pour empoisonnement est toujours à l'instruction au tribunal d'Evry.
