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« L'important : donner un coup de pouce institutionnel »

SANS | publié le : 20.04.2004 |

E & C : Comment les PME conçoivent-elles la RSE ?

B. D. : Au-delà des nombreuses PME qui mettent en oeuvre telle ou telle bonne pratique sociale ou environnementale, généralement du mécénat local, certaines en font déjà une démarche intégrée et stratégique, que l'on peut qualifier de RSE. Elles ne l'envisagent pas tout à fait comme les grands groupes, qui sont soumis à des contraintes réglementaires, au risque de réputation, éventuellement à des pressions actionnariales. Pour elles, la question du reporting, c'est-à-dire principalement de la consolidation et de la comparabilité des données, n'est pas essentielle. Le problème des PME est moins de définir techniquement des indicateurs que de faire vivre la démarche, alors qu'elles n'ont pas les moyens d'y dédier des compétences en propre.

E & C : De quels supports ou outils disposent-elles dans ce domaine ?

B. D. : Plusieurs outils de diagnostic ou référentiels existent, comme ceux du CJD, du CJDES, de l'Afnor ou de CSR Europe (avec Alliances) pour la France. La présence d'un acteur pour accompagner l'entreprise est déterminante face à une démarche RSE forcément complexe. Ainsi, Alliances communique auprès des chefs d'entreprise du Nord-Pas-de-Calais, l'Afnor a lancé avec les Drire des expérimentations régionales de son référentiel SD 21 000, le CJD ou le CJDES sont des réseaux d'employeurs motivés, ayant développé leur propre outil.

E & C : Les pouvoirs publics ont-ils un rôle à jouer ?

B. D. : Oui, essentiel. Les Finlandais ou les Danois l'ont compris. L'important est de donner un "coup de pouce" institutionnel, mais en conservant beaucoup de souplesse. En France, la stratégie nationale de développement durable prévoit des actions en direction des PME, mais sans y affecter de moyens supplémentaires. Les Drire ont soutenu des expérimentations dans quelques centaines d'entreprises sur l'ensemble du territoire, ce qui reste modeste.

Au-delà, il serait utile de pérenniser les financements des accompagnements, par exemple, à travers les fonds régionaux d'aide au conseil (Frac). Pour l'instant, ceux-ci ne concernent que l'industrie, et le développement durable ou la RSE ne figurent pas parmi les items éligibles en tant que tels à ces aides. Autre source d'inspiration possible : l'Ademe, qui propose un diagnostic environnemental financé.

(*) Novethic termine un benchmark européen des outils d'évaluation RSE. Il devrait être disponible en ligne d'ici à fin avril.

http://www.novethic.fr

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