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L'hygiène-sécurité au coeur de la stratégie

SANS | publié le : 20.04.2004 |

Cette PME de La Rochelle parie, depuis des années, sur la formation, la communication, l'implication de ses salariés dans l'hygiène et la sécurité et l'ouverture sur l'extérieur.

Ne compter que 49 salariés et être implanté à La Rochelle, loin des sièges internationaux de la région parisienne, n'empêche pas de mettre en oeuvre, d'une façon très cohérente, une démarche RSE de long terme. La preuve s'appelle Galvatlantique, société de traitement des métaux, particulièrement soucieuse de l'hygiène et de la sécurité, dont elle a fait un axe de développement stratégique, de l'employabilité de ses salariés, ainsi que de l'environnement.

Assurance qualité

Nathalie Hergon, qui fait partie du CJD, la dirige, aujourd'hui, après en avoir assuré le contrôle de gestion. « A cette époque, nous avions voulu valoriser l'entreprise en travaillant sur l'assurance qualité. C'était, d'ailleurs, une demande des clients, se souvient-elle. Cela s'est révélé difficile : les gens n'avaient pas cette culture de la qualité ni de la communication. » Cette entrée en matière a amorcé une démarche globale de progrès, qui continue aujourd'hui.

Pendant deux ans, 80 % des salariés ont suivi des formations importantes à la communication. La nécessité d'une bonne communication vers l'externe leur est rapidement apparue. « Nous sommes une société dite "à risque", située dans la ville verte de La Rochelle, poursuit Nathalie Hergon. Nous avons commencé à faire visiter l'entreprise aux comités de quartier, pour montrer notre respect de l'environnement. L'ouverture des portes signifie aussi que nous n'avons rien à cacher et que nous sommes prêts à discuter. » Cette politique s'est même poursuivie en direction des scolaires.

Salariés citoyens

Entretemps, les formations se sont enchaînées, dont certaines montrent combien l'entreprise veut avoir à faire à des salariés citoyens. Par exemple, une formation juridique, pour mettre en perspective les droits et devoirs de chacun, les responsabilités individuelles et collectives. Elle a, notamment, clarifié et défini les conditions d'utilisation du droit de retrait, permettant à un salarié de quitter son poste ou de refuser de le prendre s'il juge que sa santé est menacée. L'ergonomie des postes de travail a fait aussi l'objet de sessions, « pour éviter les maladies professionnelles et l'usure. Nous sommes responsables de cela aussi ».

Avec un turn-over extrêmement faible et une forte ancienneté, l'enjeu concernant les salariés était de motiver des personnes âgées de plus de 50 ans, ayant passé souvent plus de trente ans dans l'entreprise. Toute cette démarche semble avoir donné du sens au travail. Certains anciens sont, par exemple, devenus animateurs de groupe sur les questions hygiène-sécurité. En outre, dans un département où les chômeurs de plus de 50 ans sont plus nombreux encore que la moyenne nationale, l'entreprise s'est intéressée à leur employabilité, en recherchant autant que possible des formations diplômantes

Démarche de progrès

Nathalie Hergon évoque une démarche de progrès d'une dizaine d'années, « un processus long, continu, avec, au centre, le salarié, le client et l'environnement ». Il a même été fait appel à des coaches pour la communication et l'hygiène/sécurité. Aujourd'hui, Galvatlantique peut s'offrir un outil de production très performant, avec l'un des plus grands bains de galvanisation d'Europe, et son implication locale ne l'empêche pas de compter 1 850 clients situés bien au-delà du bassin de La Rochelle.

« Nous étions partis d'une démarche intuitive, précise Nathalie Hergon. Le guide d'évaluation Performance globale, du CJD, que nous avons utilisé en 2003, nous a permis de l'évaluer, d'en faire une démarche cohérente et de mieux communiquer sur nos objectifs. » Les atouts d'une petite entreprise dans ce domaine lui apparaissent clairement : « Les grands groupes savent où ils sont, pas toujours où ils vont. Nous, nous savons où nous serons dans deux ans, et nous pouvons communiquer plus facilement avec les salariés, les actionnaires, les clients et l'environnement. » En mai prochain, elle entamera la démarche de réflexion auprès de ses pairs du CJD, qui constitue la deuxième étape de "performance globale".

Rabot-Dutilleul : une entreprise familiale au crible du SD 21000

Acteur important de l'économie du Nord-Pas-de-Calais, entreprise de BTP familiale à forte culture, Rabot-Dutilleul a choisi d'évaluer ses pratiques de management social et environnement avec l'Afnor.

Entreprise de 700 salariés, détenue à 80 % par la famille du créateur et à 20 % par une équipe de cadres, Rabot-Dutilleul est une des grandes sociétés françaises de BTP indépendantes. Et un acteur important des réseaux professionnels du Nord-Pas-de-Calais. L'entreprise fait, ainsi, partie de l'association Alliances, qui veut diffuser toute une série de bonnes pratiques dans les entreprises de la région (lire p. 15).

Mais c'est vers l'Afnor qu'elle s'est tournée pour évaluer sa responsabilité sociale. « Nous étions aux Assises du développement durable, il y a un an, pour structurer notre démarche, raconte Philippe Lalain, directeur marketing. Nous avons été mis en relation avec l'Afnor, qui préparait son dispositif SD 21000. »

Le groupe a pris conscience depuis longtemps de l'impact de son activité sur les riverains, les salariés, les fournisseurs... Il a créé des fonctions d'animation hygiène-sécurité et entend aller au-delà des minima réglementaires dans ce domaine. Parmi les autres pratiques remarquables, il consacre l'équivalent de 5 % de sa masse salariale à la formation.

Rabot-Dutilleul fait donc, désormais, partie du groupe d'entreprises de la région qui participe à l'expérimentation Afnor/Drire/conseil régional. La direction a rempli le questionnaire SD 21000 à la fin du mois de décembre dernier. Puis, celui-ci a été complété par un entretien plus qualitatif mené par deux consultants Afnor.

La restitution aura lieu en mai. Mais, d'ores et déjà, la société a pu définir des zones de confiance : la sécurité, l'analyse des accidents, la gestion des transports, l'information et le partage des valeurs... « Notre objectif, sur la base du diagnostic complet, est de définir des axes de progrès face aux faiblesses identifiées, de mettre en oeuvre des actions concrètes et de les mesurer », détaille Philippe Lalain. Et ce, avec la réactivité d'une entreprise familiale. « Cette expérimentation SD 21000 est aussi, pour nous, une façon de coller à notre marché », reconnaît Philippe Lalain. Sans doute même de prendre un peu d'avance sur les demandes à venir des grands donneurs d'ordres et des commanditaires.