Face à son ordinateur, le stagiaire est projeté dans la peau d'un contrôleur (Agent de service commercial train) confronté à des situations professionnelles problématiques. Celles-ci sont exprimées dans des petites séquences vidéo, d'environ une minute, jouées par des comédiens professionnels. A la fin de chaque séquence, plusieurs choix d'actions sont proposés ; 48 cheminements sont, ainsi, possibles dans le scénario du "retard de train", où le stagiaire doit temporiser l'incivilité et l'agressivité de certains usagers. Au total, une dizaine de situations professionnelles (incivilité, procédures de sécurité, services aux voyageurs...), d'une trentaine de minutes chacune, sont disponibles. A l'issue du parcours, un commentaire et une évaluation s'affichent automatiquement. Des rappels de cours, des exercices complémentaires et des témoignages d'experts-psychologues sont également proposés. Les parcours sont enregistrés et sont "débriefés" avec les formateurs.

Quatre centres de formation de la SNCF utilisent, désormais, la vidéo interactive pour la formation initiale des futurs contrôleurs, qui se déroule sur une quarantaine de jours avec des périodes d'alternance. Accessible sur intranet, le dispositif permet à des managers d'organiser des piqûres de rappel à tout moment. C'est en 2001 que ce projet de vidéo interactive a été initié par la direction de la recherche et de la technologie de l'entreprise publique. Des partenaires spécialisés dans la simulation (talTraining) et la scénarisation des métiers (Savoirs interactifs) sont intervenus. Le coût total d'un scénario est d'environ 22 500 euros.

Ce support est remis aux responsables de formation des directions opérationnelles avec une méthodologie de conception leur permettant de prendre la main pour créer de nouvelles mises en situation. « Des agents, des formateurs, des ergonomes et des pédagogues ont travaillé ensemble et validé la version actuelle du support », note Christian Blatter, responsable de l'unité de recherche sciences humaines et sociales à la direction de la recherche et de la technologie de la SNCF.

A l'avenir, Jacques Malassenet, responsable de l'unité formation de Paris Sud-Est, qui utilise l'outil, pense que « des scénarios pourraient aborder la collaboration inter-services, afin de mieux appréhender l'incidence des opérations réalisées par chacun et de mieux connaître les contraintes d'exercice des uns et des autres ». Sur ce seul centre de formation, une cinquantaine de futurs contrôleurs ont déjà fait l'expérience de cette formation via la vidéo interactive.