E & C : Hay Group a présenté, le 8 avril dernier, les résultats de son étude annuelle sur les budgets d'augmentation 2004 des entreprises. Quels en sont les principaux enseignements ?

E. P. : Tout d'abord, nous relevons une stabilité des budgets d'augmentation prévisionnels des entreprises par rapport à ceux annoncés en septembre dernier. Ces derniers sont définis comme le pourcentage prévu au titre de l'augmentation de la masse salariale pour des populations présentes en 2003 et en 2004 dans l'entreprise. Autrement dit, il exclut les recrutements, mais tient compte, en revanche, des promotions. Les prévisions d'augmentation, toutes populations confondues, sont, ainsi, de 3 %. Nous en déduisons que les entreprises ne mettent pas la charrue avant les boeufs. En clair : qu'elles prévoient une croissance ou un maintien de leur activité et ne programment pas, pour l'heure, de coup de pouce salarial. Autre enseignement : l'entreprise pratique principalement des augmentations individuelles pour toutes les catégories (cadres et non-cadres).

E & C : Les résultats de cette enquête 2004 vous ont-ils étonné ?

E. P. : La surprise la plus marquante tient à l'homogénéité des prévisions entre les secteurs. En effet, seuls deux secteurs se distinguent de l'ensemble. Le premier, la pharmacie, est au-dessus de la médiane avec un budget prévisionnel de 3,4 %. Le second, celui de la distribution, est, en revanche, en dessous, avec un taux de 2,6 %.

E & C : Lors de cette enquête, vous avez également interrogé les entreprises sur leurs priorités RH. Quelles sont-elles ?

E. P. : Trois priorités se dégagent plus particulièrement. Il est question de l'identification et du développement des compétences clés pour 58 % de notre échantillon, du développement des capacités de leadership des managers (55 %) et de l'ajustement des effectifs de l'entreprise (42 %).