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Starbucks, la promesse d'une carrière express

SANS | publié le : 06.04.2004 |

Trois mois après son arrivée en France, la chaîne de coffee shops américaine n'a pas encore trouvé ses marques. Son partenariat avec l'espagnol Grupo Vips retarde la mise en place de processus de recrutement et de promotion interne harmonisés.

«Starbucks ? C'est la grande famille... Les nationalités sont diverses. La plupart des gens parlent anglais, ont voyagé dans des pays anglo-saxons... On s'entend bien et, en plus, on vend des produits de qualité. » L'enthousiasme d'Hélène Berthuit pour son nouvel employeur ne connaît pas de limites. Après une première expérience chez Starbucks (75 000 salariés dans 34 pays) en Angleterre, cette jeune femme de 24 ans occupe un poste de chief supervisor au café Starbucks dans le quartier de l'Opéra-Garnier à Paris, le site retenu par la marque made in Seattle pour l'inauguration de son premier "salon de café" en France, en janvier dernier

Promotion interne

De quoi donner une touche d'authenticité au discours de Franck Esquerré, directeur général de la filiale française, pour qui « l'élément principal pour se créer une opportunité de carrière de manière rapide est la motivation ». Une fois passés les tests de recrutement (entretiens de groupe puis individuels), les baristas reçoivent une formation de trois à cinq semaines. A partir de là, libre à eux de se hisser au plus haut de la hiérarchie en montant les échelons, un à un. Sur la soixantaine de baristas employés par Starbucks à Paris, quatre ont été promus chief supervisor, augmentant, ainsi, leur salaire de 40 % à 50 %, après deux mois et demi d'ancienneté seulement.

Mais, importer le rêve américain en France n'est pas une mince affaire. Le système de la promotion interne n'a pas encore rempli toutes ses promesses. Par exemple, il est impossible pour un chief supervisor de briguer l'échelon supérieur de store manager, chasse gardée des anciens directeurs de magasin de Starbucks Espagne.

Coopération difficile

La joint-venture avec Grupo Vips, un des leaders de la restauration en Espagne, modèle choisi par Starbucks pour se développer en France et en Espagne, oblige l'enseigne américaine à composer avec le groupe ibérique, en charge des ressources humaines et du management opérationnel. Après trois mois d'implantation en France, l'harmonisation en matière de RH semble inexistante.

Les formulaires de recrutement trahissent la difficulté des Espagnols et des Américains à travailler ensemble. Les prospectus laissés au comptoir du coffee shop Opéra renvoient le candidat vers l'adresse du siège de Starbucks, tandis qu'à La Défense, près de Paris, des affiches conseillent aux futures recrues d'envoyer un courriel à Grupo Vips. Ces cafouillages préoccupent les 14 salariés du siège de Starbucks à Paris, qui s'affairent à la mise en place de nouveaux outils. Un livret d'accueil du barista est en cours de préparation. Un bien maigre lot de consolation, comparé au plan de stock-options dont bénéficient tous les salariés de Starbucks aux Etats-Unis.