Le 9 mars dernier, la direction de PSA Peugeot Citroën s'est engagée à repenser la mobilité sur son site emblématique de Sochaux (25), en présence de nombreux partenaires : collectivités locales, services de l'Etat, transporteurs de voyageurs, organismes consulaires, sous-traitants et fournisseurs... Le futur plan de déplacements d'entreprise (PDE) s'inscrira dans le plan de déplacements urbains (PDU) dont vient de se doter la communauté d'agglomérations du pays de Montbéliard. En première approche, pour PSA, l'objectif est de repenser le déplacement quotidien de 20 000 personnes - dont 16 000 salariés -, ainsi que l'organisation des flux logistiques.

L'entreprise y songe depuis deux ans, depuis que la nouvelle plate-forme de fabrication a atteint son rythme de croisière. « En trois ans, notre production a doublé (430 000 véhicules en 2003), l'activité logistique aussi, puisque nous travaillons en flux tendus. Chaque jour, 1 500 camions assurent nos approvisionnements », explique Jean-Charles Lefebvre, responsable de la communication, membre du groupe de pilotage du PDE.

L'importance du trafic dans ce domaine de 264 hectares, traversé par 30 kilomètres de routes et 28 kilomètres de voies ferrées, a un impact direct sur l'environnement urbain, souvent saturé. « L'agglomération a empiété sur notre site. Cela pose, en outre, des problèmes de sécurité. Il y a deux ans, nous avons subi un vol important de véhicules neufs. » Autre inconvénient : des aménagements successifs réalisés sans grande cohérence sur ce site datant de 1912.

L'entreprise a confié à la Maison du temps et de la mobilité de Belfort, association créée en 2001 à l'initiative du conseil général et de la Datar, le soin de réaliser un prédiagnostic. Courant 2003, cette équipe de sociologues, d'architectes et de géographes a porté son observation sur les trois flux de personnes (trajets domicile-travail et clients-fournisseurs), de marchandises et d'expéditions. L'entreprise a décidé de "tout remettre à plat", via une nouvelle étude de 72 000 euros - cofinancée à 50 % par l'Ademe -, que conduira la Maison du temps.

En attendant ses préconisations, en juillet, puis le débat sur les actions mises en oeuvre dès janvier 2005, la direction de PSA a quelques pistes en tête. Il s'agit, en particulier, de construire six parkings en périphérie (7 800 places), pour abandonner le libre accès de la voiture, et de réorganiser les expéditions. Elle envisage aussi une piste cyclable sécurisée, du covoiturage pour les 5 000 salariés administratifs, ainsi que de compléter son offre de transports en commun (140 lignes de bus affrétées pour 7 500 ouvriers ou techniciens en 3x8), avec des bus publics de l'agglomération... De son côté, la SNCF réfléchit à une formule de TER. « PSA Sochaux recrute dans un rayon de 70 kilomètres », souligne Sabri Laifa, chargé de mission à la Maison du temps.