Le dialogue social a tourné court chez Nestlé Waters France. La direction de la filiale eau minérale de Nestlé (Contrex, Perrier, Vittel) a suspendu, fin mars, les négociations engagées, en 2003, avec les syndicats sur la réduction des effectifs (Entreprise & Carrières n°694). Elle explique cette suspension par « l'impossibilité de parvenir à un accord avec une organisation syndicale majoritaire ». En clair, la CGT.

Les discussions portaient sur un projet d'accord Cats (cessation d'activité des travailleurs salariés), qui permettrait aux personnes âgées d'au moins 55 ans de cesser de travailler, tout en touchant un revenu de remplacement. Objectif de Nestlé : supprimer, d'ici à 2007, un millier d'emplois sur 4 200 en France, afin de réduire les coûts de production. Mais les négociations ont viré au dialogue de sourds. Point de blocage principal : le taux de remplacement des emplois supprimés. La direction proposait « au minimum, une embauche pour six départs », et jusqu'à une embauche pour quatre départs d'ici à 2007, selon les résultats de l'entreprise. Un taux jugé insuffisant par la CGT, qui demande 40 %.

Autre problème : la direction veut pouvoir appliquer des taux différents selon les sites, ce que refuse la CGT, qui redoute des coupes claires sur le site de Perrier, dans le Gard.

Aucune reprise des négociations n'est annoncée, les deux parties campant sur leurs positions. Récemment, le président de Nestlé Waters a fait monter la pression en évoquant une possible vente de Perrier, si le blocage persiste. Une réunion paritaire d'entreprise est toutefois prévue ce 6 avril. L'occasion, peut-être, de réamorcer le dialogue.