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« L'entreprise commence à devenir responsable »

SANS | publié le : 06.04.2004 |

E & C : De quelles manières intervenez-vous dans les entreprises ?

B. G. : Une entreprise qui sollicite un soutien extérieur sur cette question a pris conscience, grâce à des indicateurs, des effets négatifs de la violence au travail. Lesquels peuvent se traduire par une envolée de l'absentéisme, du turn-over, une détérioration du climat social et de la qualité du travail. Ou encore par un sentiment d'insécurité relayé avec force par les IRP. Lorsque nous intervenons, le mal est déjà fait. Ensuite, le traitement passe, le plus souvent, par de la formation et du soutien psychologique. Nous pouvons aider les salariés à mieux identifier les signes avant-coureurs de la violence, de manière à désamorcer une possible escalade. Nous préconisons, aussi, pour certaines catégories de salariés et dans certains secteurs, des techniques d'autoprotection.

E & C : Certains experts estiment que l'agressivité, physique ou verbale, peut avoir pour origine l'organisation du travail. Qu'en pensez-vous ?

B. G. : A la fin d'une mission, nous recommandons à l'entreprise d'aller plus loin dans ses investigations sur les raisons de l'apparition du phénomène de la violence. Les réticences apparaissent au grand jour, car on touche, ici, à l'organisation du travail et aux politiques managériales. Un seul exemple : en raison d'un sous-effectif chronique, les agents hospitaliers ne peuvent plus répondre à la demande des patients, ce qui génère, chez ces derniers, de la frustration, laquelle débouche sur des tensions, voire sur des actes agressifs. Il est donc nécessaire d'enclencher une réflexion en amont sur les modes d'organisation du travail. C'est à ce prix que les entreprises peuvent mettre sur pied une véritable politique de prévention des risques.

E & C : Il semble qu'il y a une prise de conscience générale sur la violence au travail...

B. G. : Le bien-être au travail, un thème cher à la Fondation de Dublin, qui a donné une véritable impulsion en la matière, notamment, au travers de programmes européens, est une préoccupation très porteuse. L'entreprise commence à devenir responsable. Les enjeux sont aussi pragmatiques : l'entreprise en profite pour améliorer son image. En outre, cette question touche à la responsabilité pénale de l'employeur, qui, rappelons-le, a obligation de protéger la santé et la sécurité de ses salariés.

* Il est l'auteur de Agressivité et violences au travail, comment y faire face, ESF Editeur, 2001.

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