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Le stress des cadres reste préoccupant

SANS | publié le : 06.04.2004 |

La CFE-CGC a livré, le 5 avril, son nouveau baromètre du stress. Pour 81 % des cadres, la charge de travail a augmenté, et plus de la moitié d'entre eux sont peu confiants dans leur avenir professionnel.

Alerte au stress ! La CFE-CGC voudrait faire reconnaître ce syndrome au titre des maladies professionnelles. Et elle renouvelle son message, étayé par la dernière livraison chiffrée de son baromètre du stress ; 81 % des 1 079 cadres interrogés, du 3 au 16 mars dernier, ont, ainsi, le sentiment que la charge de travail dans leur entreprise est, aujourd'hui, un peu plus lourde ou beaucoup plus lourde (44 %) qu'il y a quelques années. Quant aux objectifs individuels fixés par la direction, ils semblent « plutôt pas réalistes » ou « pas du tout réalistes » à 41 % des cadres interrogés, soit 4 % de plus que lors du dernier baromètre, il y a six mois. En conséquence, 79 % ont le sentiment de devoir travailler plus vite qu'il y a quelques années. Et si leurs efforts sont parfois reconnus (51 %), ils sont de plus en plus rarement rétribués à leur juste valeur (26 %, soit 12 % de moins que lors du dernier baromètre).

Perspectives de carrière

La projection dans l'avenir fait partie des éléments du malaise : 56 % des cadres considèrent que leurs perspectives de carrière et d'avancement sont « plutôt mauvaises » ou « très mauvaises ». Une perception renforcée pour la population des quinquagénaires, dont l'avenir dans l'entreprise paraît sombre : leur carrière stagne, selon 54 % des cadres ; ils sont même incités à quitter l'entreprise, selon 20 % d'entre eux.

Les symptômes physiques de ce malaise sont nombreux : près de 7 cadres sur 10 se sentent souvent ou de temps en temps « tendus, crispés à cause du travail » et un sur deux a mal au dos. Les symptômes psychiques ne sont pas en reste : 62 % s'inquiètent de leur situation professionnelle ; 47 % se sentent découragés. Des problèmes qui dépassent le cadre professionnel, puisque 50 % des personnes interrogées ont des difficultés à concilier travail et vie privée. Enfin, ils peuvent induire toute une série de comportements à risque. Près de 20 % des cadres disent fumer, en partie, à cause de leur travail, 14 % consomment des médicaments de type antidépresseur ou anxiolytique et 10 % ont « recours à un psy ».

Autonomie satisfaisante

Certains éléments de satisfaction, malgré tout, demeurent et semblent, en partie, attachés au statut et à la situation professionnelle des cadres : l'autonomie dans le travail reste satisfaisante, le sentiment d'être soutenu par ses collègues est réconfortant, l'ambiance de travail perçue est jugée bonne à 75 %.

Il n'empêche qu'au total, le bilan reste préoccupant. Incités à mesurer globalement le stress lié à leur travail, 64 % des cadres ont inscrit une note supérieure à 5 sur 10, plus du quart évaluent même à 8 leur niveau de stress.

Une situation qui ne semble pas inquiéter les directions, puisque 86 % des cadres interrogés indiquent que le stress n'est pas pris en compte dans leur entreprise.