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La pression monte

SANS | publié le : 30.03.2004 |

L'échéance approche. Les DRH ont compris qu'il était temps de s'atteler au chantier du papy-boom. Mais, pour l'heure, ils se contentent de bonnes intentions.

Un an après sa première enquête, la Cegos a sondé, à nouveau, cette année, les DRH et les cadres d'entreprise sur le prochain choc démographique*. Nouveauté : la majorité des DRH et des cadres ont compris qu'il était temps de s'y intéresser. L'année dernière, le papy-boom était appréhendé par 48 % d'entre eux comme un chantier à court terme. Ils sont 57 % cette année. Car l'échéance approche.

« Mais si la grande majorité des DRH admettent que le papy-boom s'impose comme une occasion historique de revoir l'organisation de l'entreprise, il reste un tiers (contre 22 % en 2003) à le percevoir davantage comme un danger plutôt qu'une opportunité », observe Jean-Michel Brunet, consultant ressources humaines à la Cegos. Il est question, en effet, du maintien des compétences, de la motivation des seniors et du renouvellement des troupes. En clair, de la performance globale de l'entreprise.

Peu de passages à l'acte

Malgré cette prise de conscience, seules 9 % des entreprises ont déjà mis en place une action spécifique. « Certes, 8 DRH sur 10 nous annoncent qu'ils ont identifié les rythmes de départ, mais seuls 40 % (41 % en 2003) disent avoir accéléré la capitalisation et le transfert des savoirs de ceux qui vont partir ; 37 % l'envisagent », avance le consultant de la Cegos. Plus inquiétant, 70 % de l'ensemble des personnes interrogées pensent que cette capitalisation nécessite la mise en place de méthodologies qu'elles ne maîtrisent pas. Quant au remplacement des retraités, les entreprises ne sont pas plus sereines. « Normal, les conditions de départ des seniors dépendent de facteurs personnels, comme le nombre d'années de cotisations, difficiles à circonscrire », précise Pascal Nicaud, directeur de l'unité d'affaires ressources humaines de la Cegos.

Plans de remplacement

Cause à effet, elles ne sont que 60 % à avoir mis en place ou à envisager des plans de remplacement. Néanmoins, lorsqu'elles y pensent, une solution s'impose : la promotion interne. Exception faite des représentants du secteur public, qui considèrent ne pas avoir les ressources nécessaires en interne et donc envisagent de recruter massivement. « Ce qui ne sera pas sans conséquences sur le secteur privé. La fonction publique va capter l'essentiel des candidats. Sans trop de mal. En effet, sept jeunes diplômés sur dix lorgnent vers cette dernière », ajoute-t-il.

Ces entreprises ont-elles, alors, instauré une politique spécifique pour prolonger l'activité des seniors ? Pas vraiment. Pire, près de 3 sur 4 comptent bien utiliser encore les préretraites. Cela sera-t-il possible ? Pascal Nicaud n'en est pas persuadé : « Elles savent que les préretraites vont leur coûter cher mais elles sont, aujourd'hui, prêtes à payer. Mais elles ne savent pas, pour la plupart, chiffrer l'impact économique du papy-boom. » Devant la facture globale, elles devront faire des choix.

* Enquête réalisée en février 2004, auprès de 300 DRH et cadres d'entreprise.