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IBM France revoit sa procédure

SANS | publié le : 30.03.2004 |

Sur ordre de sa maison mère, le groupe informatique entend modifier son système de notation. Les syndicats sont inquiets.

La direction d'IBM France (13 000 salariés) met la dernière main au projet de réforme de sa procédure de notation. Imposée par IBM Corp, la maison mère américaine, la nouvelle mouture du Personal business commitments (PBC) a été discutée, le 25 mars dernier, en comité central d'entreprise, puis devant le comité de transparence, une instance paritaire créée suite à la polémique qu'avait suscitée, en mars 2002, un article du journal le Monde sur la présence de quotas de low performers dans le groupe informatique.

Récompenser les meilleurs

Selon Eloïse Verde-Delisle, directrice des affaires sociales d'IBM France, le projet actuel poursuit deux objectifs majeurs : affiner la notation de manière à mieux distinguer la contribution des collaborateurs performants, puis donner davantage de responsabilités aux managers de la compagnie. « En 2003, souligne-t-elle, sur 12 000 personnes évaluées, 64 % ont été notées PBC2 (les notes vont de 1 à 4, cette dernière étant la plus basse, NDLR). Il n'est donc pas déraisonnable de récompenser les meilleurs d'entre eux. »

Concrètement, la future procédure, qui n'a pas encore été soumise à la consultation des représentants du personnel, inclut une note supplémentaire, le PBC2 +, signifiant «contribution au-dessus de la moyenne». Le PBC2 deviendrait «contribution de bon niveau», le PBC3, «contribution faible», et le PBC4, «contribution insuffisante». Résultat : le PBC3, qui, dans le système actuel, donne lieu à une prime (tout comme le PBC2 et, a fortiori, le PBC1, «contribution exceptionnelle» concernant 12 % des salariés en 2003), ne serait plus rémunéré.

Conséquences sur la rémunération

D'où l'inquiétude des organisations syndicales. Lesquelles estiment qu'avec l'introduction d'une note supplémentaire, la direction procède à une redistribution beaucoup plus sélective des primes variables, tout en augmentant le nombre de salariés moins performants. « Demain, le salarié PBC3 sera jugé insuffisant. Il est illusoire de penser que les managers fassent monter les PBC3 d'aujourd'hui en PBC2 demain. Au-delà des effets sur la rémunération, nous redoutons également des conséquences sur l'emploi », indique Jean-Paul Vincent, délégué syndical central FO. Quant à la CFDT, elle encourage, aujourd'hui, les salariés, à ne pas signer leur contrat d'objectifs.

Encadrer l'arbitraire

Eloïse Verde-Delisle, qui attend, désormais, la position officielle des syndicats, suite à la présentation du projet, le 15 mars dernier, en commission paritaire - l'entité dédiée à la négociation collective -, ne nie pas « la nécessité de mieux encadrer l'arbitraire des managers ». Elle rappelle que, l'an dernier, seuls 12 salariés ont déclenché une «porte ouverte», possibilité offerte aux mécontents de contester la notation.