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Arami veille au transfert des savoir- faire

SANS | publié le : 30.03.2004 |

la fin 2006, le site pétrochimique d'Atofina à Lavéra (13), près de Marseille, aura renouvelé le tiers de ses 430 salariés, et la moyenne d'âge de son personnel (46 ans aujourd'hui) aura rajeuni de quinze ans. C'est l'effet conjugué d'une vague de départs en retraite, d'un accord Casa (Cessation d'activité des salariés âgés), conclu en 1999, et de l'ouverture, en 2002, d'un droit au départ anticipé pour les travailleurs de l'amiante.

Accord d'établissement négocié

« L'entreprise a beaucoup grossi dans les années 1960 et 1970. A l'inverse, elle a très peu embauché après 1975, explique le directeur du site, Gérard Ferréol. Les départs amiante accélèrent, aujourd'hui, un mouvement amorcé avec les retraites anticipées Casa, qui nous prive d'opérateurs de production détenant des savoir-faire clés de l'entreprise. C'est pourquoi nous avons négocié un accord d'établissement qui permet d'étaler les départs sur quarante-quatre mois. » Signé en juin 2003, il prévoit la majoration des avantages financiers en vigueur et une prime pour les salariés qui acceptent de différer leur départ. « Le temps de former les jeunes qui les remplaceront, quasiment à hauteur de un pour un », précise Gérard Ferréol.

Départs massifs

C'est là qu'entrent en scène Marie-Dominique Monteil et Jean-Louis Boutte, deux consultants du cabinet marseillais Arami, spécialisé dans la transmission des savoir-faire. Principal facteur déclenchant de leurs interventions ? « Des départs massifs en retraite ou en préretraite de salariés fortement expérimentés, explique Jean-Louis Boutte. Nos clients se trouvent soudain face à un trou dans leur pyramide des âges. Ils relancent alors leurs recrutements et veulent accélérer l'intégration des jeunes arrivants. Le cabinet de conseil les aide à rationaliser ce parcours d'intégration, en articulant l'expérience des partants avec divers moyens de formation. »

Transmission des savoirs

Le cabinet Arami travaille avec toute la plate-forme pétrochimique de Lavéra, où l'établissement Atofina côtoie un établissement BP et des filiales détenues à part égale par les deux groupes. Au total, la plate-forme emploie 2 000 salariés. « Nous avons commencé à travailler avec BP en 1985 sur divers aspects RH. En 1996, la direction nous a demandé de l'aider dans la transmission de ses savoirs dans le cadre d'un plan social conjugué à des départs en préretraite. »

Chez Atofina, les recrutements, relancés depuis 1999, ont monté en puissance en 2003 et se poursuivront jusqu'en 2005, en CDI pour la plupart et en contrat d'apprentissage pour les autres.

Sur le site, les nouveaux arrivants travaillent en binôme avec l'expert qu'ils remplaceront. Ils sont également encadrés par des chefs opérateurs et des contremaîtres proches du départ à la retraite. Dégagés de leur travail, ceux-ci ont été «promus» formateurs de terrain et prennent en charge un à trois jeunes chacun pour évaluer, conforter et valider leur progression. Les deux consultants, quant à eux, « aident à formuler les pratiques de travail lorsque des difficultés émergent », résume Gérard Ferréol.

Outils pédagogiques

« Nous intervenons à la demande du chef de service qui en ressent le besoin, indique Jean-Louis Boutte. Attention, notre rôle n'est pas de capitaliser ni de modéliser le savoir de l'expert pour construire une bibliothèque. Nous lui donnons les outils pédagogiques qui l'aideront à formuler son savoir pour le rendre intelligible, le tout dans un délai raisonnable. »

Une à deux rencontres individuelles sont souvent suffisantes. Le consultant est parfois présent lorsque l'expert travaille avec son successeur. Auparavant, il cherche à comprendre le contexte de travail en observant l'équipe en situation. « C'est un travail collectif, estime Jean-Louis Boutte. L'objectif final est que l'entreprise s'approprie les outils définis et devienne organisation apprenante. »

Plate-forme pétrochimique de Lavéra

chausson

> Principales activités : raffinage, chimie et centre de recherche.

> Sociétés : Atofina, BP et leurs filiales, dont la principale est Naphtachimie.

> Effectifs : 3 000 salariés, dont 1 000 en sous-traitance.