Dès 1999, lors de la fusion entre Carrefour et Promodes, un intranet, baptisé Ensemble, avait été installé pour accompagner la réunion des deux entités. Comme l'explique Francis Clancy, responsable communication interne du groupe Carrefour, l'aspect communication était prioritaire. Ce choix, plutôt qu'un intranet de travail collaboratif, de formation ou d'échange métiers, avait été confirmé dans la version suivante, et sera toujours celui qui présidera dans la troisième version de l'intranet du groupe, qui verra le jour fin mai prochain.

La réflexion sur l'élaboration de cette nouvelle version, pilotée en interne par la direction informatique du groupe avec l'assistance externe d'IBM, a, notamment, été appuyée par une étude qualitative et quantitative menée auprès des salariés, en juillet 2003, sur l'actuelle version de l'intranet ; 6 000 d'entre eux ont répondu, dont 99,9 % des expatriés et la quasi-totalité des directeurs et des responsables de business unit. L'actuel intranet reçoit 800 000 visites par an de la part des 40 000 salariés y ayant accès.

La partie qualitative de cette enquête a montré que les salariés attendaient davantage d'informations sur les métiers, les pays ou la vie des magasins... La nouvelle version reprendra donc les informations déjà disponibles sur l'actuel intranet (bourse des emplois, agenda, traducteur en ligne, logothèque, vidéothèque, dossiers pays, revue de presse internationale...), mais, au-delà du changement de nom et de charte graphique, elle s'enrichira, surtout, d'une double démarche. Elle donnera, systématiquement, des informations sur les collaborateurs et les magasins, mais également sur les clients (tendances de consommation, par exemple) et sur les partenaires, c'est-à-dire, à la fois, toutes les enseignes du groupe Carrefour (Dia, 8 à huit...), et leurs fournisseurs. Elle s'engage, également, à doubler le nombre de nouvelles informations (deux à quatre) envoyées chaque jour.

L'alimentation en informations quotidiennes a nécessité de renforcer le réseau de collaborateurs communication interne. Les 50 business units du groupe auront donc chacune leur correspondant, le plus souvent un manager ou un directeur, ce rôle étant intégré dans leur fonction, supervisé par un comité éditorial groupe. Et ils bénéficieront d'un "guide du contributeur". Quatre personnes travaillent en permanence sur l'intranet, avec l'aide de rédacteurs occassionnels.

Par ailleurs, une question s'est posée : fallait-il "forcer l'ouverture" de l'intranet dès que le salarié allume son ordinateur ? Carrefour a choisi de laisser le libre choix. « Le fait d'imposer l'ouverture de l'intranet à chaque allumage d'ordinateur pollue les statistiques de consommation, analyse Francis Clancy. Nous préférons laisser l'accès libre et mettre en place un système de tracking performant pour avoir une idée objective de l'utilisation de l'intranet. »

Restent deux particularités que cette rénovation de l'intranet va devoir affronter. Premièrement : les possibilités de connexions des magasins sont inégales. Les 830 hypers sont tous connectés, mais pas la totalité des 2 370 supers.

Deuxièmement : 50 % de la population salariée du groupe occupe la fonction de caissière, et n'a pas accès à l'intranet de communication. Un projet de bornes interactives disposées dans les cafétérias du personnel est à l'étude. En revanche, afin de tenter de toucher le maximum de salariés, les journaux internes des business units reprennent des informations de l'intranet groupe.

Secteur : distribution.

> Effectifs : 430 000 collaborateurs dans 30 pays.

> 57 000 salariés ont une adresse Notes ; 40 000 sont connectés à l'intranet.

> 4 langues officielles, 19 langues parlées.