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STMicroelectronics fait sa pub

SANS | publié le : 23.03.2004 |

Alors que syndicats et direction s'affrontent dans un véritable bras de fer judiciaire, la direction a opté pour une communication publicitaire afin de faire entendre ses arguments.

Après avoir inventé le CDI de chantier (voir Entreprise & Carrières n° 704), STMicroelectronics innove encore, mais, cette fois-ci, dans la communication sociale. L'entreprise s'est, en effet, offert un encart publicitaire dans le Monde et Ouest-France, le 18 mars dernier, pour annoncer le plan social de son usine de Rennes (465 suppressions de poste). Le slogan se veut rassurant et socialement responsable : « Dans le cadre de son désengagement du site de Rennes, STMicroelectronics propose un plan de sauvegarde de l'emploi qui donne la priorité aux reclassements et apporte une aide très substantielle en tous domaines aux employés concernés. » S'y ajoute le détail des mesures prises.

Se racheter une conduite

Pour la direction, il s'agit de « mieux faire connaître le plan social de l'entreprise, qui est même exemplaire dans certains domaines. La procédure d'information-consultation du comité d'entreprise étant terminée, nous avons décidé de faire entendre nos arguments ». Mais, de l'avis de Khalid Adlafi, secrétaire général de la nouvelle section syndicale CGT de Rennes, créée voilà quatre mois, « la direction tente de se racheter une conduite, et de justifier la délocalisation d'une partie de sa production vers Singapour, alors que le marché des semi-conducteurs connaît actuellement une forte croissance ».

A Rennes, les relations sociales sont devenues conflictuelles, plusieurs débrayages ont eu lieu depuis l'annonce des suppressions de poste, en septembre dernier, et trois femmes ont entamé une grève de la faim, de quatorze jours, largement médiatisée.

Titre choc

Par ailleurs, direction et syndicats ont entamé un véritable bras de fer judiciaire. Le 15 décembre, la direction intentait une action à l'encontre de 28 salariés qui avaient bloqué la production (le TGI avait prononcé la relaxe). En janvier dernier, c'était au tour de la secrétaire CFDT du comité d'établissement de faire face au juge des référés du TGI de Rennes, après une plainte de l'entreprise. Léonor Levallet empêchait, en effet, en refusant de signer l'ordre du jour, la tenue de la première réunion d'information-consultation du CE sur la cessation d'activité. Finalement, le 8 janvier dernier, c'est à la direction que le juge a donné raison. Me Philippe Brun, l'avocat de l'élue, a, cependant, fait appel de la décision.

Cette communication, via les médias, n'est pourtant pas une première pour le groupe. En septembre dernier, à l'annonce du plan social, les syndicats de l'entreprise, CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, et les comités d'établissement avaient également publié un encart dans le Monde, pour dénoncer le transfert de technologies, avec un titre choc : « Le gouvernement ne doit pas laisser STMicroelectronics supprimer des emplois ». Coût de la communication pour les différentes parties : environ 20 000 euros.