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Novartis aide les chercheurs-créateurs

SANS | publié le : 16.03.2004 |

Créé il y a près de huit ans pour soutenir la création d'entreprise par ses chercheurs, le fonds du géant pharmaceutique suisse Novartis s'ouvre aux start-up extérieures.

« Les bébés sont devenus des adolescents, donc ils ont besoin de plus d'argent. » Directeur de Novartis Venture Fund (NVF), Rudolf Gygax a trouvé cette formule pour résumer l'évolution de l'outil qu'il anime. Le fonds de capital-investissement a été créé à Bâle, en 1996, par Novartis, pour soutenir la création d'entreprise parmi ses chercheurs démissionnaires ou licenciés, à l'occasion de la mégafusion Sandoz-Ciba, sans obligation de lien scientifique avec le groupe pharmaceutique. Depuis, il a élargi son public et son champ d'intervention. Les anciens cadres représentent quelque 50 % des 127 dossiers soutenus, mais cette proportion ne cesse de baisser, avec l'ouverture aux start-up pharmaceutiques.

Signe de confiance

Quant aux interventions, « elles consistent de plus en plus à participer au second ou au troisième tour de table des sociétés dont nous avions soutenu la création. Nous donnons, ainsi, un signe fort de confiance en direction des capital-risqueurs, devenus plus prudents. Dans ces cas, compte tenu des besoins financiers, notre apport se situe sous la barre des 20 % que nous atteignons dans la phase d'amorçage (seed-capital) », observe Rudolf Gygax.

Assez logiquement, le rythme des nouveaux dossiers s'est ralenti, après le pic des trois premières années, provoqué par les anciens chercheurs de Sandoz ou de Ciba. En 2003, huit nouvelles sociétés ont été soutenues par NVF. Signe des temps, six d'entre elles n'ont pas de lien historique avec le groupe suisse, et sept sont basées aux Etats-Unis. Au total, depuis 1996, Novartis Venture Fund a injecté 175 millions d'euros, sous forme de prêts à 45 sociétés et de prise de participation dans 82 autres. Ce second groupe a permis trois retours sur investissements, suite à la vente de la société, mais provoqué cinq liquidations. Les sociétés suisses et nord-américaines composent 80 % de la liste, qui ne comprend qu'une française, MP5, à Riom (Puy-de-Dôme).

Dimension RH

Quant aux nouveaux emplois à mettre au crédit du fonds, ils se chiffrent à 1 500 dans le monde. La dimension RH n'est pas absente chez les financeurs bâlois. Ils ne s'impliquent certes pas dans la gestion quotidienne, même quand ils siègent au conseil d'administration. Mais à l'examen du dossier, il leur arrive de prodiguer quelques conseils au chercheur-directeur d'entreprise, comme la recherche d'un manager à temps partagé, la mise en relation avec un organisme de formation au management, avec tel réseau de créateurs ou tel jeune diplômé dont ils connaissent les qualités de gestion. « Nombre de dossiers sont refusés parce que leur volet administration d'entreprise n'apparaît pas assez solide, alors même que leur intérêt scientifique est avéré », rappelle Rudolf Gygax.