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Les PME de l'aéronautique décollent avec le plan Ader

SANS | publié le : 09.03.2004 |

Le programme Ader aide les PME aéronautiques de Midi-Pyrénées à monter en compétences, pour relever le défi de la construction de l'avion gros porteur A380 Airbus.

En juin 2001, la préfecture et le conseil régional de Midi-Pyrénées lançaient, à l'occasion du Salon du Bourget, un plan baptisé Ader, pour "Aide au développement des entreprises régionales", intégré dans le contrat de plan Etat-région. Ce programme de trois ans était destiné à aider les PME-PMI de la sous-traitance aéronautique de Midi-Pyrénées, un secteur économique qui pèse près de 28 000 salariés pour 560 établissements.

23 millions d'euros sur trois ans

Deux ans après, Ader porte ses fruits. Motivé par le projet d'avion gros porteur A380 développé par le constructeur européen Airbus, le programme d'aide s'articule autour de quatre axes : l'innovation, l'accompagnement financier, la recherche et la formation. Il mobilise, par le biais de divers outils de financement, 23 millions d'euros sur trois ans ; 9,6 millions d'euros sont consacrés au soutien financier pour aider aux investissements matériels et immatériels, ainsi qu'à l'adaptation des entreprises aux nouvelles relations interindustrielles (travail en réseau, regroupement de PME pour atteindre une taille critique) ; 2,7 millions ont été mobilisés pour l'innovation.

Le volet formation, porté par l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) de Midi-Pyrénées, a été consommé à 50 %, au bout de deux ans, sur une enveloppe globale de 5 millions d'euros. Il comprend plusieurs programmes d'accompagnement aux différents volets du plan.

Axe fort, la sensibilisation au regroupement des PME a touché une centaine d'entreprises au travers de dix séminaires organisés par le cabinet-conseil Ernst & Young, dans le but d'établir une méthodologie standard sur les bonnes pratiques. Ce programme a eu des retombées positives : cinq groupements ont vu le jour, concernant une cinquantaine d'entreprises. Les formations propres à chaque groupement ont, ensuite, été intégrées au plan de formation annuel de chaque entreprise et financées sur des crédits classiques par le biais des Opca, des fonds EDDF et FSE.

Meca 31, un groupement qui a adopté le statut de SAS intégrant 18 PME sous-traitantes de l'aéronautique de la Haute-Garonne (350 salariés), aura, ainsi, mobilisé, sur dix-huit mois, entre juin 2003 et décembre 2004, un bud- get total de 500 000 euros, pour 13 600 heures de formation (38 heures par salarié et par an).

Créer des pratiques communes

Les formations sont à la fois collectives et transversales, suivant un rythme, autant que possible, mensuel. « Toutes les catégories sont touchées ; il y a des formations techniques, transversales (achat, commercial), mais également des formations spécifiques au métier de dirigeant. L'objectif est de changer la façon de travailler, de créer des pratiques communes à l'ensemble des entreprises du groupement », explique Claire Walez, chargée de mission de l'Adefim, l'Opca de la métallurgie.

Améliorer la compétitivité

Deuxième grand volet de la formation, l'amélioration de la compétitivité doit permettre l'adaptation des PME-PMI aux mutations industrielles. « L'objectif est de toucher rapidement une cinquantaine d'entreprises. L'enjeu consiste à orienter leurs prestations vers plus de valeur ajoutée, d'initier au management de projet, avec une meilleure maîtrise de la gestion de production », précise Véronique Gosnet, responsable de formation à l'UIMM Midi-Pyrénées. Ce programme comporte un diagnostic court, permettant d'identifier forces et faiblesses de l'entreprise, puis un conseil ciblé, avec la présentation de méthodes et d'outils nécessaires à la conduite de changement, soit six ou sept jours répartis sur cinq à six mois. La démarche est menée par un consultant extérieur. Une vingtaine d'entreprises ont, jusqu'à présent, mené cette démarche, dont, parmi elles, trois entreprises du Lot et de l'Aveyron, Défi 12, Metrasur et Bourgeois. « C'est d'abord une radiographie complète de la société qui est réalisée, explique Bernard Garrigues, consultant du cabinet Pyramis. Ensuite, nous aidons avant tout le personnel à s'approprier les nouveaux outils. »

Testé avec l'A380, le plan Ader s'intéresse, depuis janvier dernier, aux marchés de sous-traitance de l'avion militaire A400 M. Ce sont les PME andalouses, dans lesquelles sera assemblé l'avion militaire, qui sont, maintenant, visées par le programme, avec l'objectif, à terme, de nouer des partenariats transpyrénéens.