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Adopter les méthodes du privé

SANS | publié le : 09.03.2004 |

Recours à une agence de communication RH, offres d'emploi dans la presse nationale, participation à des forums écoles... Depuis un peu plus d'un an, l'agglomération de Lille recrute comme une grande entreprise privée.

Participer à une table ronde sur la fonction publique territoriale est bien moins anodin qu'il n'y paraît. Surtout quand on représente un fief du parti socialiste et que la manifestation est organisée par Le Figaro. Mais, depuis un an et demi, Lille métropole communauté urbaine (regroupement de 87 communes) n'en finit pas de surprendre.

Image employeur

Ses besoins en recrutement, qui devraient aller crescendo d'ici à 2009, passant à 400 nouveaux embauchés par an au lieu de 200 aujourd'hui, l'obligent à se forger une "image employeur" afin de rivaliser avec ses concurrents du privé. Parallèlement au chemin traditionnel des concours et des listes d'aptitudes, elle emprunte des voies jusque-là réservées aux entreprises du secteur privé. Sur les conseils de l'agence Someone, elle se met à passer des annonces en couleurs dans les journaux professionnels et dans la presse nationale (Le Figaro, L'Equipe, Le Monde), à installer des stands-parapluies et des totems sur les salons dédiés à l'emploi...

Passer à la vitesse supérieure

Pour Christian Duruy, le DRH, c'est une manière de convaincre que « les collectivités territoriales ne sont pas des sous-fonctions publiques, mais des administrations d'avenir, proches du mode de fonctionnement européen ».

En 2004, l'agglomération de Lille passera donc à la vitesse supérieure dans la diffusion de sa communication RH. Les lecteurs de La Voix du Nord et du quotidien belge Le Soir ne seront plus les seuls à être informés des ambitions de recrutement de l'agglomération voisine.

Message national

Le message résonnera partout en France, dans « tous les forums médiatiquement intéressants, à Paris, à Lyon, à Bordeaux, etc. », dixit Christian Duruy, qui souhaite, en outre, développer des conventions de partenariats avec des grandes écoles et des universités parisiennes.

Les internautes, en revanche, devront attendre un peu pour voir des annonces de Lille métropole sur les job boards. « Pour l'instant, on tâtonne. On a essayé Monster, Keljob, Emailjob. Ces sites se sont révélés relativement inappropriés en termes de retour de candidatures », confie le DRH.

Bilan positif

Malgré ces résultats peu concluants sur le web, le bilan global est plutôt positif. « Aujourd'hui, 25 % de nos recrutements sont issus du privé. Avant le lancement de la campagne de communication, nous avions 30 à 40 réponses sur un poste. Un an après, le nombre de candidatures a été multiplié par cinq et nous recevons entre 3 000 et 5 000 candidatures spontanées par an, dont un bon tiers de niveau bac +2 à bac +6. »

Suite à une offre d'emploi de conservateur de musée publiée dans le magazine Télérama, Lille métropole a même reçu des CV d'outre-Manche. Seul ennui : l'agglomération n'accueille pas encore de ressortissants de l'Union européenne.

LILLE MÉTROPOLE

chausson

> Effectifs : 2 500 personnes (dont 400 cadres).

> Budget communication recrutement : plus de 100 000 euros par an.

> Budget global 2004 : 1 667 millions d'euros.