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La Poste du Luxembourg soigne ses salariés "privés"

SANS | publié le : 02.03.2004 |

Malgré des contrats de travail différents, la Poste luxembourgeoise veille à assurer un traitement égalitaire entre ses fonctionnaires et ses salariés sous statut privé.

tion de l'emploi dans la Poste luxembourgeoise s'opère, pour le moment, en douceur. Malgré le recours au droit privé pour les nouvelles embauches et le non-remplacement des départs naturels de fonctionnaires, le phénomène demeure minoritaire à l'échelle du groupe : 90 salariés "privés" sur un total de 2 700. De plus, l'entreprise publique apaise le climat en assurant un traitement égalitaire, ce qui, au Grand-Duché, signifie aligner le privé sur les conditions avantageuses du public.

Rémunération

Ainsi, l'évolution du salaire suit-elle la grille de la fonction publique. Le niveau de revenu « varie entre plus et moins 20 % par rapport aux fonctionnaires, mais, globalement, on peut parler d'égalité », estime Raymond Hencks, délégué de la CGFP (Confédération générale de la fonction publique). Le fonctionnaire perçoit une participation aux bénéfices, mais le privé "rattrape" cet avantage en recevant une part variable de salaire, sous la forme d'une prime annuelle fondée sur l'évaluation des performances. Aucune discrimination ne se fait jour concernant les horaires de travail ou les allocations. « Quand nous négocions un avantage pour les statutaires, il se répercute sur les privés », relève Raymond Hencks.

La seule différence notoire tenait au régime de retraites, mais il s'est aligné... par le bas, cette fois-ci, et sous l'effet de la législation. Tout fonctionnaire luxembourgeois doit désormais acquitter une cotisation de même montant que son collègue du privé, et sa pension sera inférieure aux 5/6e du salaire dont jouissaient ses prédécesseurs. Demeure, bien sûr, la garantie de l'emploi dans le public. Mais la direction peut conclure que « si les contrats sont différents, le résultat final est globalement équivalent ».

C'est une loi de 1992 qui autorise la Poste à recruter sous contrat privé, dès lors qu'elle ne trouve pas les compétences sur le marché de l'emploi public. Or, l'ouverture à la concurrence, le développement des NTIC et de nouveaux métiers « créent un besoin de commerciaux ou d'ingénieurs de haut niveau, que ne comble objectivement pas la fonction publique », selon Raymond Hencks. Les frontaliers français, transfuges de France Télécom notamment, sont particulièrement bienvenus.

Convention collective inexistante

Pour autant, le consensus n'est pas garanti. La CGFP relève des « recours quelque peu abusifs au droit privé, pour les recrutements dans la logistique ou l'administration ». Par ailleurs, l'amplification du phénomène dans les prochaines années reposera la question d'une convention collective, pour l'heure inexistante. « Il faut éviter le risque de traitements au cas par cas », estime Tom Jungen, de l'OGBL.