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La Fnac harmonise les statuts dans ses magasins parisiens

SANS | publié le : 02.03.2004 |

A la suite d'un conflit social au printemps 2002, la direction de la Fnac a décidé de rendre plus cohérents les statuts des salariés des différents magasins parisiens. C'est chose faite, depuis le 27 janvier dernier.

Au printemps 2002, plusieurs magasins Fnac parisiens connaissaient des grèves (lire encadré). Principale revendication : le rattachement des salariés de tous les points de vente, répartis, alors, sous six sociétés, à un statut social unique. Pour Anne-France Lucas, directrice des relations sociales du groupe Fnac, l'existence de ces multiples sociétés se justifiait par des différences de taille et d'organisation du travail dans les magasins : « En centre commercial, par exemple, un magasin a moins d'autonomie en matière d'horaires. Il fallait pouvoir tenir les engagements d'ouverture les jours fériés prévus par les baux, alors que le statut de Fnac Paris prévoyait, à l'époque, de n'ouvrir que le 8 mai. » Et c'était le jeu du dialogue social qui avait, par la suite, conduit à des accords d'intéressement ou de réduction du temps de travail différents. Quant à la faiblesse des salaires dénoncée par les salariés de la Fnac Champs-Elysées, elle résultait d'une ancienneté moyenne plus faible.

En mars 2002, l'accord de fin de conflit à la Fnac Champs-Elysées prévoit, malgré tout, un alignement de la grille des salaires sur celle de Fnac Paris, ainsi que l'attribution d'une prime de "pénibilité spécifique" de 30 euros par mois à tout le personnel.

Projet "Harmonie et performance"

Le 15 janvier 2003, la direction de la Fnac reçoit les organisations syndicales des magasins pour leur annoncer divers engagements, dans le cadre d'un projet intitulé "Harmonie et performance" : la mise en oeuvre d'augmentations collectives et individuelles dans le cadre des négociations salariales 2003, l'introduction d'une prime de vacances (qui existait chez Fnac Paris) au sein de la Codirep, de la Fnac Champs-Elysées et de la Fnac Relais, le regroupement des différentes Fnac au sein de quatre sociétés (Fnac Paris, Champs-Elysées, Codirep et Relais), et l'ouverture de négociations au sein du périmètre Fnac Paris, Champs-Elysées, Codirep et Relais sur le dialogue social et sur les métiers.

Adaptation des jours fériés

Enfin, à son arrivée à la tête du groupe, en avril 2003, Denis Olivennes demande le rattachement, au 1er janvier 2004, des magasins des Champs-Elysées, de Bastille et des Italiens à Fnac Paris. C'est, aujourd'hui, chose faite, grâce aux procédures d'information-consultation menées en parallèle auprès des CCE de la Codirep et de Fnac Paris, et aux accords d'adaptation signés avec les organisations syndicales de Fnac Paris, le 27 janvier dernier. « Il s'agissait d'adapter la convention de la Fnac Paris pour respecter les temps d'ouverture du magasin des Champs-Elysées, mais aussi de modifier les accords sur l'intéressement ou la composition du CCE », souligne Anne-France Lucas.

Harmonisation partielle

Pour les syndicats, toutefois, l'harmonisation des statuts n'est que partielle, étant donné qu'elle ne concerne que les Fnac parisiennes. Par ailleurs, un désaccord subsiste sur le paiement des dimanches travaillés à la Fnac Champs-Elysées : 200 %, contre 300 % à la Fnac Paris (200 % + un repos compensateur de 100 %). Une différence qui relève, là, de la législation, souligne Anne-France Lucas : « Le magasin des Champs ouvrant tous les dimanches, ces jours-là sont intégrés aux plannings de travail et ne donnent pas lieu à récupération. Contrairement aux magasins où le travail du dimanche s'ajoute à la semaine de travail habituelle. »

Les étapes du conflit

En janvier 2002, une équipe de la Fnac Champs-Elysées, à Paris, réclame une prime exceptionnelle pour avoir atteint ses objectifs malgré l'absence de manager. Mais le directeur, fraîchement arrivé, fait la sourde oreille.

Le mois suivant, le mécontentement s'élargit et débouche sur une grève, qui durera jusqu'au printemps. Les grévistes (jamais plus de 30 sur 200 salariés, assure la direction) s'estiment moins bien payés que leurs collègues des autres magasins parisiens. Ils réclament l'intégration du magasin des Champs-Elysées, société à part entière du groupe Fnac, à la société (et donc au statut) Fnac Paris, qui regroupe les autres magasins parisiens, à l'exception de ceux de Bastille et des Italiens. Ces derniers dépendent, à l'époque, de la Codirep, société qui chapeaute les magasins implantés dans des centres commerciaux de banlieue (à l'exception de Val d'Europe, qui relève de Fnac Média) et des magasins "test" (Fnac Bastille et Italiens). Tandis que les magasins de province appartiennent, eux, à Fnac Relais et à Fnac concept...

« C'est pourquoi le mouvement s'est ensuite étendu à d'autres points de vente, pour réclamer une harmonisation globale des statuts, ainsi que des augmentations collectives, explique Gaëlle Créac'h, déléguée syndicale Sud Fnac Paris. Depuis 1993, en effet, la direction n'avait procédé qu'à des augmentations individuelles. »