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L'enjeu des financements publics

SANS | publié le : 17.02.2004 |

La recherche publique est-elle en danger d'asphyxie, comme le répètent les chercheurs ? Une bataille de chiffres s'est engagée entre les professionnels et le gouvernement. Le ministère explique que les budgets sont reconduits, voire en légère augmentation (+2,2 % à périmètre constant). Seulement, les budgets 2003 étaient en nette régression, répliquent les directeurs de laboratoire. Quant aux "cagnottes" que se sont constituées certains organismes grâce aux dotations des années précédentes, elles traduisent leur manque de confiance vis-à-vis de leur autorité de tutelle, et leur volonté de se réserver la possibilité de fonctionner dans les cas, fréquents, d'annulation des fonds promis. Exemple avec le CNRS, qui s'est vu annuler 38 millions d'euros de dotations publiques sur son budget 2003, d'un montant de 340 millions d'euros (412 millions d'euros en 2002).

Une course après l'argent

« Au-delà de ces dotations publiques, il reste les fonds caritatifs ou européens, explique un patron de laboratoire. Mais on s'épuise à les solliciter. On court après l'argent au lieu de se consacrer entièrement à la recherche. » Sans compter les conditions de travail. « Dans mon laboratoire, le budget de fonctionnement est en légère baisse, explique Aurélie Lebel, en 3e année de doctorat dans un laboratoire mixte Institut Curie/CNRS. Pourtant la recherche sur le cancer ne fait pas partie des secteurs les plus sinistrés. Quant aux crédits d'équipement spéciaux demandés, il n'y en a eu aucun. Nous avons dû nous débrouiller pour acquérir un nouveau microscope, grâce à la générosité d'associations donatrices. »

Au CEA, c'est pire. Des chercheurs du Dapnia (Département d'astrophysique, de physique des particules, de physique nucléaire et de l'instrumentation associée) dénoncent une « décennie d'amputations successives en personnel (30 % en onze ans à périmètre constant) et en ressources (22 %)

Réorientation

L'enjeu de ces batailles financières semble être la réorientation voulue par le gouvernement vers une recherche de plus court terme, plus proche des applications industrielles. Une orientation illustrée par la politique menée au CEA, où les activités de recherche fondamentale paraissent menacées à brève échéance.

Globalement, les chercheurs signataires de la pétition "Recherche en danger" expliquent pourtant que les financements privés, bien plus faibles en France qu'aux Etats-Unis, en particulier, ne prennent vraiment le relais que là où les financements publics pour la recherche fondamentale sont élevés.

Les contrats des chercheurs

Organismes publics et universités

Fonctionnaires titulaires de leurs postes.

CDD de droit public : ils peuvent excéder deux ans, ou être renouvelés trois fois.

Libéralités : généralement réservées aux doctorants, formes de bourses - sans cotisations sociales.

Etablissements publics à caractère industriel et commercial (Epic), type CEA, Cnes, Ifremer...

CDI.

CDD de dix-huit mois renouvelable.

CDD d'usage pouvant aller jusqu'à cinq ans dans le cas de conventions internationales, ce qui est fréquent pour des programmes importants (Code du travail art. L122-1-1, L152-1-4).