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Motorola East Kilbride a évité la fermeture

SANS | publié le : 10.02.2004 |

Alors que le géant américain des puces a divisé par trois le nombre de ses usines dans le monde, East Kilbride, son site de semi-conducteurs écossais, a arraché sa survie en réorganisant la production et les ressources humaines.

L'industrie des semi-conducteurs a subi une chute dramatique de la demande à la fin des années 1990. Le fabricant Motorola, qui n'échappe pas à la tendance, décide, en 1999, de réduire le nombre de ses usines dans le monde de 28 à 8 grandes unités. Pour l'usine de East Kilbride, en Ecosse, la première usine Motorola dans ce pays, l'enjeu est de taille : si elle n'augmente pas sa productivité, elle fermera et licenciera 1 550 salariés. Unique alternative : une transformation radicale du processus de production.

Transformation du site

« Comme la plupart de ses concurrentes européennes, East Kilbride disposait de processus très standardisés, commente Fionnuala Barrie, directrice des ressources humaines de ce site écossais de Motorola. Nous avons donc essayé d'en faire une usine différente, en nous fondant sur une stratégie élaborée de concert entre les ressources humaines et l'équipe opérationnelle. »

L'une des premières initiatives a alors été de transformer le système traditionnel de roulements jour et nuit en une série de 4 shifts de 12 heures par semaine. Un processus qui s'est accompagné d'une étude approfondie de l'impact de cette décision sur les habitudes alimentaires et les horloges biologiques des salariés : « Nous ne souhaitions pas perdre nos effectifs. De fait, nous sommes parvenus à retenir 90 % de notre force de travail », poursuit la DRH. Autre changement : l'introduction d'un nouveau système d'évaluation, piloté par le groupe au niveau mondial, avec des entretiens trimestriels en lieu et place des évaluations annuelles. La politique de rémunération a aussi été modifiée pour devenir plus variable et plus individualisée.

Production améliorée

Le transfert de technologies et de matériels d'autres usines mondiales vers East Kilbride a d'ailleurs été primé. « Nos salariés ont obtenu des bonus en fonction de la réduction du temps de transfert normal estimé », poursuit-elle. Au total, la durée des cycles de transfert a été réduite de 15 %. Quant à la production elle-même, les améliorations sont de l'ordre de 10 % à 30 % selon les produits.

Pour le moment, l'usine a survécu à l'écrémage de 11 000 salariés dans le mon- de et à la fermeture de 12 sites de fabrication en deux ans. Mais pour combien de temps ? A la fin du mois de décembre dernier, la maison mère Motorola a déposé une demande d'enregistrement auprès de la SEC, le gendarme de la Bourse new-yorkaise, une étape importante dans la séparation de ses activités de semi-conducteurs. Cette décision pourrait avoir de lourdes conséquences sur l'usine écossaise. Mais personne, à East Kilbride, ne se risque, aujourd'hui, à commenter la nouvelle.