E & C : Votre ouvrage (1) propose d'appliquer aux relations entreprises-salariés les outils et les méthodes du marketing. Pourquoi plaidez-vous pour une telle évolution ?

S.P. et E.P. : Alors même qu'aujourd'hui, le management est en panne d'idées et les salariés en panne de croyances, nous sommes convaincus que l'entreprise demeure le meilleur endroit pour que des personnes travaillent ensemble et créent, ainsi, de la valeur.

Pour nous, l'une des solutions pour remédier à la défiance réciproque qui s'est installée, et restaurer une relation employeurs-salariés plus adulte, plus équilibrée, réside dans l'employer branding. Mais nous ne sommes pas angéliques pour autant : sa mise en oeuvre reste difficile.

E & C : Quelles sont les principales difficultés d'une démarche de marketing RH ?

S.P. et E.P. : Elle ne doit pas se résumer à la mise en oeuvre d'une batterie d'outils RH. Ainsi, il ne suffit pas de recueillir les attentes des salariés, encore faut-il savoir ce que l'on en fait. Il s'agit de créer un produit "politique RH", puis de communiquer pour en faire une véritable marque employeur.

Par ailleurs, les ressources humaines devront dépasser les incantations et les comportements à géométrie variable, pour adopter une attitude fondée sur la cohérence et la constance, seul moyen de ne pas créer encore plus de cynisme. Enfin, l'établissement de cette nouvelle relation entre employeurs et salariés suppose aussi une évolution de la part de ces derniers.

E & C : Dans quel sens ?

S.P. et E.P. : Les salariés devront, de leur côté, modifier leur manière d'appréhender le monde du travail, pour devenir co-acteurs de leur employabilité. Après le savoir, le savoir-faire et le savoir-être, ils devront acquérir un nouveau type de compétences : le faire-savoir. C'est à dire adopter, eux aussi, les techniques du marketing pour faire leur personal branding, voire, en s'associant à des entreprises de renom, du co-branding .