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SBS aide au sevrage de ses salariés fumeurs

SANS | publié le : 03.02.2004 |

Depuis fin 2002, la PME bretonne finance le sevrage de ses salariés fumeurs. Bilan : un sur deux n'a pas repris une cigarette.

Interdire le tabac dans l'entreprise, c'est nécessaire ; accompagner les salariés désireux d'en finir avec la cigarette, c'est encore mieux. Tel est le credo de la Société bretonne de salaisons (SBS). Cette PME de 1 240 personnes, filiale du groupe américain Smithfield Foods, propose, en effet, depuis fin 2002, à ses collaborateurs du site de Landivisiau (550 personnes),dans le Finistère, un accompagnement au sevrage. Une politique qui associe la DRH, le responsable sécurité et l'infirmière.

Normes strictes d'hygiène

Il faut dire que la cigarette n'est pas la bienvenue dans cette société. Au début des années 1990, un incendie, sans doute provoqué par un mégot mal éteint, a entièrement ravagé l'établissement de Landivisiau. « Un vrai traumatisme en interne, selon Pascale Lemaitre, DRH de SBS France. De plus, en raison des normes draconiennes d'hygiène et de sécurité qui régissent notre activité, le tabac est proscrit dans l'entreprise. Les fumeurs ont, toutefois, à leur disposition, des salles ad hoc qu'ils peuvent utiliser pendant les pauses. » Seul problème : avec des temps de pause réduits à la portion congrue, les "accros" au tabac n'ont guère le loisir de fumer. « Certains se cachent dans les toilettes », relève Pascale Lemaitre.

En mai 2002, Ronan Louedec, le technicien sécurité, envisage d'inciter les salariés à arrêter de fumer. Le projet, élaboré par la DRH et Sandrine Debost, l'infirmière, repose sur un accompagnement individuel et un soutien financier. Dans la foulée, un rapide sondage montre que 40 salariés sont décidés à dire "non" au tabac. Le dispositif entre dans une phase plus opérationnelle fin 2002.

Les bénéficiaires sont répartis dans des groupes de travail de 10 personnes, animés par l'infirmière. Outre une information sur les méfaits du tabac, Sandrine Debost y présente la méthode de sevrage (le patch). Plusieurs analyses sont aussi proposées : évaluation de la dépendance à la nicotine, test spirométrique pour mesurer la capacité respiratoire... En outre, chaque salarié rencontre au moins une fois par mois l'infirmière pour faire le point.

Forum de sensibilisation

D'une durée minimale de quatre mois, le traitement est entièrement pris en charge par SBS, à raison de 62 euros par personne et par mois. Parallèlement, l'entreprise a mis sur pied, en partenariat avec la Cram et la médecine du travail, un forum de sensibilisation pour l'ensemble de son personnel sur les effets du tabagisme. Alors que le troisième groupe de travail est en place depuis juillet dernier, SBS doit désormais gérer des listes d'attente. Car le bilan est encourageant : une personne "patchée" sur deux ne s'est pas remise à fumer. La démarche devrait courir sur l'année 2004 et être étendue aux deux autres implantations du groupe, à Quimper et à Saint-Etienne.