logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

La faute à la souris

SANS | publié le : 27.01.2004 |

Image

La faute à la souris

Crédit photo

ux Pays-Bas, les troubles musculo-squelettiques (TMS) touchent 40 % des actifs et conduisent, chaque année, 650 000 personnes à s'absenter pour cause de maladie. Le secteur des NTIC est particulièrement touché par le phénomène, même si l'imprimerie et la coiffure doivent payer un tribut encore plus lourd. Au total, les TMS coûtent plus d'un milliard d'euros par an aux entreprises néerlandaises. Les employeurs ont donc tout intérêt à mener une politique de prévention, d'autant plus que la loi sur les conditions de travail les oblige à garantir la sécurité de leurs salariés et à prévenir les risques de maladie.

Mauvaise posture

Dans les SSII, les TMS prennent des formes bien spécifiques, liées, le plus souvent, au travail sur écran. «Maladie de la souris», douleurs au dos et à la nuque font partie des maux les plus fréquents. Une mauvaise posture est souvent la cause du problème. C'est pourquoi certaines compagnies mettent à la disposition de leur personnel un équipement ergonomique : claviers, fauteuils, écrans ajustables... Mais les études montrent que ce matériel est peu ou mal utilisé.

Le problème des TMS est également dû à un travail répétitif et ininterrompu. « Comme on peut le voir chez les programmeurs, une population particulièrement exposée, passer plus de quatre heures d'affilée devant un écran augmente les risques », explique Charles Lavell, spécialiste de la question au centre néerlandais de recherche scientifique (TNO). Contre les troubles musculo-squelettiques, il faut réorganiser le travail de façon à instaurer des pauses régulières et permettre la variation, ainsi que le renouvellement des tâches. » Il existe, d'ailleurs, des logiciels de pause, qui suspendent automatiquement les activités en cours au bout d'un certain temps, mais leur efficacité n'est pas prouvée.

Le stress, facteur aggravant

Le stress, lui aussi, est un facteur aggravant. Grâce à un appareil de mesure, mis au point, il y a quelques années, par la société néerlandaise Firmament, les employés de Cap Gemini à Amsterdam ont appris à «lever le pied» à temps et à freiner, ainsi, la progression des TMS. Parallèlement, on redécouvre, aujourd'hui, les bienfaits de l'activité physique sur la santé au travail. Nombre d'entreprises, comme Atos Origin ou WorldCom, inscrivent leurs salariés à des cours de mise en forme ou des stages de relaxation.

A l'échelle du secteur, Nederland ICT, la fédération néerlandaise des SSII, s'attaque aussi à ces pathologies. « Toutes les entreprises, y compris celles qui n'appartiennent pas à notre organisation, peuvent trouver sur notre site une «boîte à outils» anti-TMS, à télécharger gratuitement », signale Machiel de Rooij, son porte-parole. Cet instrument comporte, entre autres, un programme de recensement des risques et un modèle d'aménagement du lieu de travail.

Rencontres pour les DRH

Nederland ICT possède également un centre d'appels, organise des rencontres pour les DRH et propose des réductions auprès de sociétés de conseil en ergonomie ou en organisation du travail.

La fédération aurait pu aller encore plus loin en signant une convention sur les conditions de travail avec l'Etat et les syndicats, un texte qui définit des objectifs précis en matière de santé au bureau. Mais le secteur a reculé devant le coût du projet. Déçu, le ministre des Affaires sociales n'a pas attendu pour riposter. En décembre dernier, il a chargé l'inspection du travail de rendre visite à 190 SSII, afin de voir si elles prenaient bien des mesures contre les TMS. Les contrevenants auront six mois pour rétablir la situation avant la deuxième tournée d'inspection, faute de quoi, ils se verront infliger une forte amende.