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« Il faut trouver le bon compromis entre productivité et prévention »

SANS | ENTRETIEN AVEC | publié le : 27.01.2004 |

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« Il faut trouver le bon compromis entre productivité et prévention »

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E & C : Que propose l'Anact pour accompagner les entreprises en matière de prévention des TMS ?

P. D. : L'Anact peut aider l'entreprise à faire un état des lieux avec un diagnostic court à base d'entretiens, d'observations des situations de travail, de recueil des données en relation avec un groupe de travail interne. Elle propose des formations au cours desquelles sont examinés tous les facteurs de risque, y compris le stress et le mal-être au travail.

Les Aract invitent aussi les entreprises à développer leurs capacités de veille et d'anticipation. Notamment à travers les clubs d'entreprises tels qu'il en existe en Lorraine, Normandie, Pays de la Loire et Centre. L'Anact mène, par ailleurs, des études sur des branches - agroalimentaire en Bretagne - ou, au niveau interprofessionnel, sur le coût caché des TMS.

E & C : La prévention nécessitet-elle une approche pluridisciplinaire ?

P. D. : Les TMS ne dépendent pas seulement de facteurs biomécaniques, mais aussi de la formation, de l'organisation, du temps de travail, de la conception des produits. Cela implique de nombreux acteurs tels que les responsables des RH, ceux de la production, des bureaux d'études, les médecins du travail, les infirmières, les Cram...

Certaines entreprises pensent réduire les TMS en favorisant la rotation sur les postes, mais il y a un risque de diffusion de ces maladies si on n'améliore pas les postes les plus pénibles et si, en changeant de poste, les opérateurs perdent des marges de manoeuvre (micro-pauses, anticipation, changement de posture, aide d'un collègue, récupération d'un retard...).

E & C : Peut-on concilier TMS et productivité ?

P. D. : Il faut trouver le bon compromis. Parfois, on élimine un geste à risque grâce à l'aménagement d'un poste et on regagne immédiatement en productivité. Mais les entreprises ne doivent pas avoir une vision à court terme de la productivité. Certains abattoirs ont, par exemple, diminué les cadences et placé un opérateur supplémentaire sur la ligne pour réduire les déchets, qui représentaient un coût important. La productivité, c'est aussi la santé du personnel, une préoccupation que renforcent la multiplication des restrictions d'aptitude et l'allongement de la vie active.