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Démarche globale pour une activité à haut risque

SANS | publié le : 27.01.2004 |

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Démarche globale pour une activité à haut risque

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ous sensibilisons les chefs d'équipe et les cadres en mettant en avant les enjeux économiques, sociaux et humains des troubles musculo-squelettiques », déclare Jean-Luc Berger, directeur de la Sabim, une société d'abattage et de transformation de boeufs et de porcs. Et, précise-t-il, l'implication dans la démarche contre les TMS concerne toutes les composantes de l'entreprise : DRH, médecin du travail, infirmière, CHSCT, responsable de production, services techniques, opérateurs.

Prise de conscience

Sur son site de Sablé-sur-Sarthe (72), la Sabim compte quelque 800 salariés, dont 650 dans les ateliers de production. « Nous sommes tous confrontés à ce problème et, depuis quatre ou cinq ans, chacun de nous en a bien conscience », confirme Christophe Dubois, membre du CHSCT. La multiplication des arrêts de travail pour TMS et l'image généralement négative des métiers de la viande avaient alerté la direction, dès 1995.

L'année suivante, un diagnostic court a été demandé à l'Aract Pays de la Loire et une formation de base sur les effets du travail sur la santé a été organisée pour les cadres. Un responsable de la Cram, un ingénieur de la Mutualité sociale agricole et un consultant de l'Aract ont, ensuite, été sollicités pour définir un programme d'actions. Ce dernier a ciblé trois secteurs : la chaîne d'abattage de boeufs, la triperie et l'atelier de désossage de boeufs, soit 106 salariés concernés.

Un groupe de travail TMS, pluridisciplinaire et permanent, a été constitué pour travailler sur ce programme et a suivi une «formation-action». Au menu : analyse réelle du travail avec l'aide de la vidéo, conduite d'entretiens, transfert de connaissances, recherche de solutions concrètes.

Transformations des chaînes

La chaîne d'abattage de boeufs a rapidement bénéficié de transformations, avec un réaménagement du poste de saignée et un système technique pour porter les mamelles. A la triperie, des contrepoids ont été installés pour alléger les efforts de port de charge. Au désossage, une machine d'aide à la séparation des os et de la viande a été introduite et un outil, autrefois porté par les ouvriers, a été suspendu.

La PME a également revu son organisation du travail, avec une répartition des tâches plus équitable, le développement de la polyvalence et la rotation sur les postes. « Nous avons amélioré le climat social en invitant les opérateurs à participer, en leur faisant confiance, en les prenant en considération et en soignant l'accueil et la formation des nouveaux embauchés », assure Jean-Luc Berger.

Rendement collectif

Le CHSCT, qui a joué un rôle consultatif, a bien enregistré ces améliorations : « Nous avons travaillé sur les mouvements, mais aussi sur l'ambiance de travail, sur le respect mutuel », note Christophe Dubois, en soulignant l'intérêt d'avoir substitué le rendement collectif au rendement individuel.

Le prochain chantier portera sur les techniques d'affûtage et d'affilage des couteaux, à l'origine de nombreux cas de TMS dans les boucheries industrielles. La Sabim enregistre, aujourd'hui, une baisse de 30 % des troubles musculo-squelettiques.

Sabim

chausson

> Activité : agroalimentaire.

> Effectifs : 800 salariés.

> Chiffre d'affaires : 257 millions d'euros, en 2003.