Le camp des partisans de la discrimination positive se renforce. Au moment où le débat rebondit, l'Institut Montaigne publie, le 15 janvier, sur son site Internet, un rapport intitulé Les oubliés de l'égalité des chances, qui prend nettement parti en faveur de politiques d'"action positive".

Ce rapport est le résultat du travail de Yazid Sabeg, Pdg de la Compagnie des signaux, et de Laurence Méhaignerie, journaliste indépendante. Yazid Sabeg pose, d'emblée, dans la préface, que « l'égalité des droits [...] ne se traduit, dans la France du XXIe siècle, ni par l'égalité des chances, ni par l'égalité d'accès à l'emploi ». Pour « réaliser l'équité dans l'accès à l'emploi », le rapport émet une série de propositions. Il rejette l'idée d'instaurer des quotas, mais propose la mise en oeuvre d'une "charte de la diversité", ouverte à l'adhésion des entreprises de plus de 100 salariés, et débouchant sur un "label". Elles s'y engageraient à « respecter la diversité culturelle et ethnique de la population française en matière de recrutement, de formation et de promotion professionnelle ». En vertu d'une "clause d'inclusivité", les marchés publics et les subventions seraient réservés aux entreprises de plus de 500 salariés respectant les engagements de leur charte.

Les auteurs proposent également que les entreprises du Cac 40 s'engagent contractuellement à inscrire, dans leur bilan social, les actions en faveur de la diversité, et, notamment, à y faire figurer les photos des principaux cadres de l'entreprise.