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Arnaque au placement aux Pays-Bas

SANS | publié le : 20.01.2004 |

Une escroquerie en forme de chasse de têtes a mis au chômage une trentaine d'informaticiens. Aujourd'hui regroupés en partie civile, ils mettent en cause leur ex-employeur et réclament une moralisation du marché.

Pour cause de flexibilisation et de dérégulation du marché de l'emploi, n'importe qui peut, désormais, ouvrir sa propre agence de recrutement aux Pays-Bas, sans licence obligatoire. L'OAWS, la plus grande fédération des entreprises du secteur, le déplore : « C'est la porte ouverte aux pratiques les plus douteuses, estime Martin de Jong, porte-parole de l'organisation. Les candidats à l'embauche sont de plus en plus nombreux à se plaindre de négligences de la part des recruteurs. » La justice traite même une escroquerie dont ont été victimes une trentaine d'informaticiens dans le sud des Pays-Bas.

SSII en sureffectif

Après l'éclatement de la "bulle informatique", beaucoup de SSII se trouvaient en sureffectif, sans pouvoir se séparer de leur personnel, le droit du travail néerlandais protégeant les salariés par de longues et onéreuses procédures de licenciement. Deux hommes d'affaires malintentionnés ont profité de cette situation. Avec Cygnus, une prétendue société de placement, ils approchaient les entreprises d'informatique en leur promettant du travail pour leurs employés en surnombre. Grâce à Bright IT, un prestataire de services spécialisé dans l'informatique, ils pouvaient soi-disant être détachés auprès d'employeurs informatiques prestigieux, avec un meilleur salaire et des avantages annexes.

Mais les aigrefins omettaient de préciser que l'agence en question n'existait que sur le papier. Le salarié donnait sa démission pour entrer au service de Bright IT, en échange de quoi Cygnus empochait une "commission de placement" bien inférieure à des indemnités de licenciement.

Contrat rompu

Mais une fois le transfert accompli, la mission prévue était invariablement annulée en raison du désistement du commanditaire. Bright IT n'étant pas en mesure de proposer un autre travail avant la fin de la période d'essai, le contrat était rompu et la victime se retrouvait sans emploi, ni indemnités.

La trentaine d'informaticiens abusés ont porté plainte contre les deux hommes d'affaires. Ils reprochent aussi à leurs anciens employeurs de ne pas avoir cherché à se renseigner sur Cygnus et Bright IT, mais, surtout, sur l'un des deux compères, connu dans la région du Brabant comme exploitant... de maison close. Aujourd'hui, les deux sociétés sont en faillite. Mais le collectif des informaticiens veut empêcher que de telles pratiques se reproduisent et plaide pour le rétablissement de la licence d'exploitation. De son côté, l'OAWS prévoit de mettre en place, cette année, un label de qualité permettant aux entreprises et aux candidats à l'embauche de séparer le bon grain de l'ivraie.