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« Pas d'illusion sur le droit individuel à la formation »

SANS | publié le : 13.01.2004 |

E & C : Le droit individuel à la formation (DIF) va-t-il permettre de former trois ou quatre fois plus que par le passé, même, en partie, hors temps de travail ?

R. B. : Certainement pas. Les entreprises de plus de 10 salariés ont difficilement accepté de faire passer le minimum légal de l'effort formation de 1,5 % à 1,6 %. Or, le DIF est imputable sur cette obligation. Entre l'annonce d'une véritable révolution sur l'effort formation, même si un abondement d'Etat est prévu, et la réalité financière probable, il existe un monde.

E & C : La nouvelle classification des actions de formation du plan vous paraît-elle justifiée ?

R. B. : Le plan de formation de l'entreprise se structurera en trois ensembles : les actions d'adaptation au poste ; celles liées à l'évolution des emplois ou qui participent au maintien dans l'emploi ; et celles qui ont pour objet le développement des compétences.

Mais ces trois définitions sont sujettes à interprétations et, selon les situations de terrain, elles se recouperont inévitablement. Or, le fait de positionner une action sous l'un des trois chapitres a des conséquences très concrètes en termes de financement, mais aussi sur le plan juridique. Un salarié qui ne répondrait pas à une convocation dans les deux premiers cas se rendrait coupable, comme par le passé, d'une faute professionnelle. Dans le troisième cas - sauf accord formalisé -, le salarié peut refuser de répondre à la convocation. On ima- gine les contentieux ! Il faut absolument distinguer les concepts et préciser les procédures d'organisation.

E & C : Les Urof rassemblent majoritairement des organismes de formation travaillant sur fonds publics. Comment appréhendent-ils leur avenir ?

R. B. : Nous sommes frappés par le grand écart entre le discours dénonçant les politiques d'assistance et les décisions favorisant le glissement des publics que nous recevons vers les dispositifs de l'assistance. Des discours naïfs affirment que l'entreprise constitue la voie prioritaire d'accès à l'emploi, notamment pour les chômeurs de très longue durée. Or, pour nombre de ces personnes, l'entreprise restera fermée, quelle que soit l'aide.

L'Etat valorise les contrats initiative-emploi qui ne sont rien d'autre que des aides aux entreprises, qui peuvent embaucher, sans former, une main-d'oeuvre ayant avant tout besoin de formation, et qu'on ne formera ni avant, ni après. Sauf si le DIF devait prendre une réelle consistance.

(1) Fédération des unions régionales des organismes de formation.

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