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SANS | publié le : 13.01.2004 |

Le chiffre d'affaires des organismes de formation privés est en baisse : moins 1,6 % en 2002, et moins 3 % sont attendus pour 2003. La nouvelle année s'annonce très incertaine et instable, du fait des multiples réformes en cours.

Le passage de l'an 2000 n'a pas porté chance aux prestataires de formation. Car c'est à cette date que s'est retourné un marché jusqu'alors habitué à des taux de croissance assez confortables. Ainsi, en 2002, les 290 adhérents de la Fédération de la formation professionnelle (FFP), qui représentent environ un tiers du chiffre d'affaires du marché privé, ont réalisé un chiffre d'affaires hors taxe de 775 millions d'euros, soit une baisse de 1,6 % par rapport à l'année 2001 et de 2,6 % par rapport à l'année 2000. Ce chiffre d'affaires avait augmenté de 20 % entre 1996 et 2000 !

Croissance interrompue

« Même si la baisse est moins forte que prévue - l'estimation à la mi-année 2002 était de -10 % - et que l'on constate un bon rattrapage en fin d'année, les chiffres montrent une croissance interrompue depuis maintenant deux ans », juge Jean-François de Zitter, vice-président de la FFP et président de la commission économique. Dans le même temps, le nombre de stagiaires formés a légèrement diminué (1 027 239 contre 1 107 434 en 2001), mais le cap du million de personnes ayant suivi une formation, qui avait été franchi pour la première fois en 2001, est maintenu en 2002.

Par ailleurs, la FFP anticipe, officiellement, pour 2003, une nouvelle baisse de 3 % du chiffre d'affaires de ses adhérents. Mais ces derniers sont encore plus pessimistes et promettent une chute de 10 % à 12 % !

Des recettes liées aux plans de formation

La majorité des recettes des adhérents FFP proviennent des entreprises et des collecteurs : 548 millions d'euros, soit 71 % des recettes totales. Cette somme est réalisée principalement au titre du plan de formation (59 %), de l'alternance (17 %), de l'apprentissage (10 %) et de recettes annexes (14 %), comme la sous-traitance.

Baisse de la demande des pouvoirs publics

Les recettes provenant des pouvoirs publics (formation des agents de l'Etat et formation des publics spécifiques : demandeurs d'emploi, jeunes, publics en reconversion, Sife.) représentent 26 % des prestations, soit 204 millions d'euros. Elles sont en baisse constante depuis 1996, date de la première enquête FFP, où le taux atteignait 35 %.

Les autres recettes, qui représentent 3 % des prestations, ont principalement pour origine les particuliers (77 %) et l'export (23 %).

La répartition des organismes FFP en fonction de leur chiffre d'affaires est constante d'une année sur l'autre : 59 % des organismes réalisent un chiffre d'affaires compris entre 450 000 euros et 2,3 millions d'euros ; 22 % font moins de 450 000 euros de chiffre d'affaires ; 12 % ont un chiffre d'affaires compris entre 2,3 et 6,1 millions d'euros, et 7 % réalisent un chiffre d'affaires supérieur à 6,1 millions d'euros. Le chiffre d'affaires moyen par adhérent est de 2,7 millions d'euros.

Recul des formations linguistiques

54 % de l'activité des organismes de formation FFP est réalisée dans quatre domaines, l'informatique et la bureautique étant en forte progression (+ 6 % par rapport à 2000), alors que les formations linguistiques connaissent un ralentissement (-5 % par rapport à 2000).

Les quatre domaines les plus actifs sont les formations générales, préprofessionnelles et d'insertion (16 % contre 20 % en 2000) ; l'informatique et la bureautique (15 % contre 9 % en 2000) ; les formations spécifiques à des métiers (13 % contre 19 % en 2000) ; les formations linguistiques (10 % contre 15 % en 2000). Viennent, ensuite, les formations à l'encadrement, au développement personnel et à la communication (7 %). Les formations commerciales continuent de s'inscrire en baisse (6 % contre 9 % en 2000), tandis que les formations au droit, à la finance et à la gestion restent stables (3 %). Fait nouveau : les formations à la logistique entrent dans le palmarès avec 5 % de prestations réalisées dans ce domaine.

L'année 2003, dont les comptes ne sont pas encore arrêtés, devrait, selon la FFP, confirmer la baisse enregistrée en 2002. Seuls 13 % des adhérents FFP prévoyaient une année 2001 à la baisse, mais ils sont désormais 25 % à attendre un bilan 2003 en récession.

Par domaines de formation, les fonctions administratives, l'informatique et la bureautique ainsi que les langues devraient continuer à baisser, imités par les formations générales préprofessionnelles et d'insertion.

Communication et logistique en hausse

A l'inverse, les formations à la logistique, celles à l'encadrement, au développement personnel et à la communication, les formations technologiques et techniques, celles spécifiques à des métiers, les formations au droit, à la finance et à la gestion, ainsi que les formations commerciales, devraient confirmer leurs anticipations à la hausse. Concernant les tarifs moyens des prestations vendues aux entreprises, 63 % des adhérents de la FFP estiment qu'ils auront été stables en 2003, contre 22 % qui prévoient une légère augmentation. Quant aux tarifs moyens des prestations vendues à la commande publique, 57 % des organismes interrrogés s'attendent à une stabilité, mais 17 % enregistrent une baisse significative.

Craintes sur la situation économique

Finalement, interrogés sur leurs préoccupations majeures, les dirigeants d'organisme de formation avouent nettement des craintes sur l'évolution de la situation économique et sociale (36 %). Les autres préoccupations sont le développement et la diversification des formations (32 %) ; la situation financière de l'organisme (32 %) ; la concurrence (19 %) ; le recrutement, la formation du personnel et le climat interne (19 %) ; « Ce dernier point est nouveau », remarque Jean-François de Zitter, vice-président de la FFP.

De même, interrogés sur les éléments marquants pour la profession à trois ans, les responsables d'organisme citent la diversification et le développement de leur entreprise (32 %), la décentralisation (16 %) ; la restructuration du secteur de la formation (16 %) ; la validation des acquis professionnels (16 %) ; le ralentissement de l'activité économique (14 %) ; la politique de qualité et de certification des formations (12 %), les problèmes de financement (11 %). La formation à distance (e-learning...) ar- rive en fin de liste (11 %, voir ci-dessus). Désillusion ?

Le blues du e-learning

Le e-learning ne fait que très faiblement partie des « éléments marquants pour la profession à trois ans », annonce l'enquête de la FFP. En effet, seuls 11 % des répondants signalent cette question comme un élément marquant pour le secteur dans les années à venir.

« Cette chute du e-learning dans les préoccupations, constate Jean-François de Zitter, vice-président, témoigne d'un manque de vision et d'une moindre sérénité. Les organismes de formation savent que les coûts de développement de ces produits sont très élevés, et, pour certains, qu'ils ne sont pas du tout en mesure de pouvoir les assumer. Vu le problème de la masse des investissements nécéssaires sur les NTIC, personne n'a la taille suffisante en France. De plus, les grands cabinets-conseils ont déjà investi ce sujet par le biais de l'information sur la formation : bases de données, aide à la gestion... Il ne leur reste qu'un tout petit pas à faire pour passer de l'information à la formation. D'énormes plates-formes de gestion e-learning sont aujourd'hui disponibles aux Etats-Unis ou en Inde. Les groupes de e-learning américains ou anglais qui les possèdent ont déjà amorti le coût des tuyaux. Il ne leur reste plus qu'à les remplir. Sur ce point, néanmoins, les prestataires de contenus pédagogiques que sont les organismes de formation peuvent espérer avoir quelque rôle à jouer. »