logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Accenture, un pres tataire aux ambitions planétaires

SANS | publié le : 13.01.2004 |

Le cabinet d'audit et de conseil international Accenture a de sérieuses ambitions en matière de formation professionnelle. Offre d'externalisation, délocalisation et mondialisation.

Voici le genre de stratégie qui inquiète les prestataires français traditionnels de formation. Le cabinet d'audit et de conseil mondial Accenture développe, en effet, une double stratégie visant à créer une nouvelle offre et une nouvelle approche de la formation.

Première stratégie : faire, aux entreprises, une offre d'externalisation de leurs services formation. Exemple : signé en juin 2003, un contrat d'externalisation de Sun prévoit le transfert vers Accenture de 140 formateurs en poste en Europe et aux Etats-Unis.

Dans un premier temps, les formateurs transférés travailleront exclusivement pour Sun, puis seront progressivement affectés vers d'autres clients.

Les sociétés British Télécom, Avaya et la Sécurité sociale anglaise ont également recours à ce principe d'externalisation de leur formation. Si des discussions sont en cours, aucune grande entreprise française n'a encore transféré sa formation chez Accenture.

Force de frappe

Bilan de ces transferts : 1 200 collaborateurs d'Accenture sont, aujourd'hui, dédiés à la formation, avec une organisation à l'échelle mondiale, effective depuis un an. Une sacrée force de frappe potentielle sur un marché qui, dans les années qui viennent, pourrait se mondialiser.

Deuxième stratégie formation d'Accenture : délocaliser les développements e-learning. Une centaine de développeurs (informaticiens) de projets e-learning sont, ainsi, localisés à Bangalore (Inde), une vingtaine à Dalhin (Chine) et une trentaine à Buenos-Aires (Argentine). Toutes ces compétences se prévalent d'un statut "Accenture". Depuis janvier 2003, un centre de développement near-shore est effectif à Prague (République tchèque). C'est là qu'Accenture France compte expérimenter ses prochains développements e-learning. Mais un autre centre, déjà implanté à l'île Maurice, pourrait également être testé en matière de e-learning.

Interactivité

« Le off-shore ne constitue pas une panacée. Les développements de formation, très intéractifs, supposent de nombreux allers et retours entre nous et le client. Travailler avec un réseau de centres de développement, positionnés chez le client (on shore), ou dans un pays near shore, avec des cultures et des fuseaux horaires proches, est donc plus confortable. L'offshore se justifie quand la volumétrie et le type de formation le permettent. Nous déployons cette approche industrielle, qui combine flexibilité et mutualisation des moyens, pour plusieurs clients », avance Frédéric Watine, associé et responsable de l'offre formation pour la zone France/Benelux (Gallia).

En France, la société de e-learning Millenium a fait les frais de cette stratégie. Créée en 1998 par deux ex-Accenture, cette société avait contracté un partenariat commercial avec Accenture, lui assurant un volume d'activité. Le contrat n'a pas été renouvelé et Millenium, pour ne pas s'être suffisamment diversifiée, se trouve aujourd'hui en liquidation judiciaire.

Impacts

Quels seront les impacts de cette politique sur les prestataires traditionnels de formation professionnelle continue ? Difficile de le dire aujourd'hui, tant Accenture doit faire ses preuves. Les grandes entreprises internationalisées, qui sont les cibles évidentes de ce genre d'offensive, y trouveront peut-être leur bonheur. Mais les prestataires de formation traditionnels, et notamment les plus importants, n'ont pas l'intention de se contenter du "lot de consolation " que serait le marché des " petites entreprises".

ACCENTURE

> Activités : conseil, technologie, externalisation.

> Effectifs : 83 000 salariés.

> Chiffre d'affaires : 9,5 milliards d'euros en 2003, dont 2,8 milliards en contrats d'externalisation.