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Une définition mal connue

SANS | publié le : 06.01.2004 |

Selon les résultats d'une enquête que vient de réaliser le cabinet ASG Conseil, les salariés ne connaissent pas précisément la définition du harcèlement moral. Pourtant, 10 % d'entre eux estiment être, ou en avoir été, victimes.

Plus de la moitié des salariés ne savent pas précisément ce qu'est le harcèlement moral, indique une enquête publiée par ASG Conseil, société de conseil en management des ressources humaines, spécialisée dans la prévention du harcèlement moral et productrice de la pièce Harcèlement mutuel. Et pourtant, près de 10 % des salariés interrogés estiment être, ou avoir été, victimes de harcèlement moral, tandis qu'un tiers déclarent connaître « une ou plusieurs personnes pensant être victimes de harcèlement moral ».

Ce paradoxe révèle ce que Stéphanie Savel et Jean-Pierre Gauthier, associés du cabinet ASG, appellent l'« impression de harcèlement», dans leur dernier ouvrage Harcèlement mutuel, le guide.

Une réelle souffrance au travail

« Dans sa version juridique, le harcèlement moral n'est ni le stress, ni la pression, ni le surmenage, ni le conflit personnel, ni les contraintes de gestion, explique Stéphanie Savel. Pourtant, on ne peut nier que ces situations génèrent une réelle souffrance au travail, que les personnes concernées nomment "harcèlement". Et ce n'est pas le moindre problème, depuis que la loi sanctionne ce délit, que de leur faire comprendre et admettre que leur souffrance ne relève pas nécessairement de ce terme surmédiatisé. »

De fait, 84 % des salariés connaissent l'existence d'une telle loi, tandis que 58 % d'entre eux ne pensent pas savoir ce que recouvre précisément le harcèlement moral.

Incitation à la démission

Cette étude permet également d'évaluer les causes du harcèlement vues par les salariés. "Inciter un salarié à démissionner" est, de loin, la première d'entre elles (39 % des personnes interrogées), devant la "perversité de quelques-uns" (25 %) et les restructurations (19 %). Viennent, ensuite, toute une série de difficultés liées à la relation managériale : résistance au stress, nouvelles méthodes de gestion, pression des objectifs, maladresse managériale, pression du client. Enfin, les thèmes plus globaux de la mondialisation, du néolibéralisme ou de l'organisation du travail sont peu liés, dans l'esprit des salariés, au sentiment de harcèlement.

Pour Jean-Pierre Gauthier, le harcèlement moral doit donc être combattu sur ce terrain : « L'éthique et les comportements managériaux - responsabilité, courage, équité - sont toujours au centre des échanges que nous avons avec les managers qui assistent à nos formations. »