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La VAE séduit surtout les cadres

SANS | publié le : 06.01.2004 |

En 2002, le nombre de validations des acquis délivrées par les universités et le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) a augmenté de 16 %. Mais les demandes émanant d'employés et surtout d'ouvriers restent rares.

Quatre demandes de validation sur cinq déposées, en 2002, auprès d'universités ou du Cnam, ont fait l'objet d'une décision favorable. Ce sont, ainsi, 18 600 personnes qui ont bénéficié, cette année-là, d'une procédure de validation de leurs acquis de la part de ces établissements de l'enseignement supérieur (dont 16 363 pour le dispositif de 1985, 1 171 pour celui de 1993, et 1 140 pour la VAE), indique une note d'information (1) de la DEP (direction de l'évaluation et de la prospective) du ministère de la Jeunesse, de l'Education nationale et de la Recherche, publiée en novembre dernier. La progression du nombre de validations accordées par les universités se poursuit donc : + 16,4 % en 2002, après +19,6 % en 2001.

La moitié des dossiers pour les 30-45 ans

La VAP de 1993 (dispense d'une partie des épreuves aux examens) ne représente plus que 6,2 % des validations. La VAE de 2001 (validations délivrées au titre des acquis de l'expérience pour obtenir tout ou partie d'un diplôme), qui s'y substitue, représente déjà, dès la première année d'application, 6 % des validations. La VAP de 1985 (dispense d'un diplôme pour s'inscrire à une formation) reste la procédure la plus utilisée, notamment par les femmes, près de neuf cas de validation sur dix.

Derrière ces chiffres globaux positifs, les pratiques de validation témoignent d'effets inégalitaires : les plus jeunes, les plus formés, les cadres et les actifs en poste sont les plus consommateurs de validation. Ainsi, les 30-45 ans représentent plus de la moitié des candidats à la validation. La prise en compte de l'expérience (VAE) dans sa globalité (y compris personnelle et bénévole) renforce légèrement leur poids (59,5 %), comme celui des moins de 30 ans. La part de ces derniers est, en effet, un peu plus importante dans le cadre de l'attribution de diplôme par la VAE (19,5 %) que dans celui de l'ancien dispositif de la dispense d'épreuves (18,5 %).

Les actifs, gros consommateurs

Les actifs ayant un emploi sont les plus gros consommateurs de validation. Ils pèsent, en effet, 68,3 % des dispenses de diplôme pour accéder à une formation, 79,1 % des dispenses d'épreuves pour accéder à un diplôme, et 83,5 % des dispenses délivrées par validation des acquis de l'expérience. Si les professions intermédiaires constituent la majorité des bénéficiaires, le passage de la VAP à la VAE pour l'obtention d'un diplôme semble davantage bénéficier aux cadres. Les professions intermédiaires représentent 55,5 % des bénéficiaires d'une dispense d'épreuves pour obtenir un diplôme dans le cadre de la VAP, mais seulement 49,4 % des bénéficiaires de validations dans le cadre de la VAE et 44,3 % de ceux qui obtiennent une dispense de diplôme pour suivre une formation.

Faible accès pour les moins formés

Les cadres sont largement représentés parmi les bénéficiaires d'une dispense de diplôme pour suivre une formation (31,1 % des actifs concernés), mais sont un peu moins nombreux (27,8 %) parmi les bénéficiaires de l'attribution de tout ou partie d'un diplôme (VAE). Cependant, ils y occupent une place plus importante (23,8 %) que parmi les bénéficiaires d'une dispense d'épreuves (VAP).

En revanche, les femmes, les employés et surtout les ouvriers restent très peu nombreux (au regard de leur poids dans la population active), quel que soit le dispositif de validation. De ce point de vue, l'espoir initial de la nouvelle VAP de favoriser l'accès au diplôme et à la formation des moins formés, n'a pas encore porté ses fruits.

(1) Note d'information n° 03-56 La validation des acquis dans l'enseignement supérieur en 2002 : une forte progression.

<http://www.education.gouv.fr/stateval/ texweb/listni95.html>

Que font-ils après une validation ?

Parmi les 1 131 bénéficiaires d'une dispense d'épreu- ves délivrée pour préparer un diplôme (VAP, dispositif de 1993), 17,4 % préparent un DUT, un DEUST ou un DNTS ; 29 % suivent une formation en licence classique, et 23 % enchaînent avec un DESS ou un DEA ; 22 % des bénéficiaires de la VAE (dispositif 2001) ont obtenu tout ou partie du DESS ou du DEA. Ils n'étaient que 16 % en 2001.

Un développement inégal selon les universités

La VAE n'a démarré qu'en 2002 dans les universités. Plus d'un établissement de l'enseignement supérieur sur deux (56) s'est déjà engagé dans la nouvelle validation des acquis de l'expérience.

En 2002, seulement quatre universités ont délivré moins de dix validations dans ce cadre contre une dizaine en 2000. A l'autre extrême, une quinzaine d'universités ont accordé plus de 300 dispenses de diplôme pour suivre une formation. Elles n'étaient qu'une douzaine en 2001 et six en 1998. Une quinzaine d'universités n'ont fait appel à aucune des deux.

Le nombre moyen de dossiers déposés est de 30, mais on note de grandes dispa- rités d'un établissement à l'autre. De même, les pratiques de réponses sont très variables.

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