L'ouvrage est un peu théorique, mais comprendre les tendances de fond de l'économie contemporaine peut aider l'entreprise comme l'individu au travail à se situer par rapport aux tendances lourdes de la modernité. Il y a donc quelque chose de changé au niveau de l'économique et du social. C'est ce dont chacun est convaincu à la lumière de sa propre expérience : rythme de travail et responsabilisation accrus, culte de la rentabilité, fusions, restructurations, exigence de flexibilité, chômage... La raison de cette accélération générale : à la logique industrielle s'est peu à peu substituée une logique financière. Une logique dans laquelle "l'horrible" patron décrit par Zola au xixe siècle n'est pas loin de se retrouver au coude à coude avec le plus obscur de ses salariés.

Derrière ce paysage taillé à coups de serpe, la réalité est, cependant, plurielle et nécessite d'être pensée dans le détail. Quelles sont les raisons de ce que l'on appelle, aujourd'hui, la troisième révolution industrielle ? Quelles sont les positions respectives de l'Europe et des Etats-Unis ? Quelles sont les stratégies émergentes et les régulations macroéconomiques ? Quelles sont les répercussions au niveau social ? Le politique garde- t-il une marge de manoeuvre ? A quel niveau envisager les régulations ?

Telles sont les grandes questions auxquelles Dominique Philon, professeur d'économie à l'université Paris-Nord, membre du Conseil d'analyse économique (CAE) et président du conseil scientifique d'Attac, apporte des réponses qui devraient permettre de ne pas baisser définitivement les bras face à la fatalité économique.