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Les Chemins de fer suisses jouent les nounous

SANS | publié le : 09.12.2003 |

Dans un pays où les places de crèche sont rares et chères, l'homologue helvétique de la SNCF en réserve un certain nombre dans plusieurs villes. Il subventionne aussi les coûts de garde, comptant ainsi conserver et accroître son personnel féminin.

Rare, chère et soumise à des règles hétérogènes : trouver une place de crèche en Suisse relève du parcours du combattant. Comme quelques autres grandes entreprises (Novartis, La Poste...), les Chemins de fer fédéraux (CFF) ont dû prendre le problème à bras-le-corps pour fidéliser leur personnel et continuer à apparaître comme un employeur de bon niveau social. Leur réponse, formulée il y a près de deux ans, s'appelle "Kidz Care", et tient en deux points : l'aide financière à la garde d'enfants et, degré supérieur, l'achat de 22 places réservées dans des crèches à Berne (siège de l'entreprise), Bâle, Zurich et Olten. Dans ce second cas, le service "garde d'enfants" de la direction du personnel traite directement avec les organisations locales ChildCare. Les CFF versent une avance et facturent mensuellement aux parents les coûts restant à leur charge.

Même contribution pour tous

Mais la contribution financière de l'employeur obéit à la même grille selon que le salarié bénéficie de ce contingent maison, qu'il ait trou- vé une place de crèche par lui-même, ou qu'il recourt aux assistantes maternelles agréées. La subvention varie de 10 % à 90 % des frais de garde pour un premier enfant, en fonction du revenu brut du ménage, pour autant que celui-ci gagne moins de 100 000 euros, environ, par an. Sont bénéficiaires potentiels, tous les salarié(e)s occupant un poste à temps complet ou à temps partiel d'au moins 20 %, et le calcul de l'aide devient plus favorable à partir du deuxième enfant. Tous les parents accèdent gratuitement aux conseils et aux services des ChildCare.

Seulement 120 salariés concernés

Les subventions versées « atteignent jusqu'à 835 euros par mois, sachant qu'une place en crèche occupée en permanence coûte entre 1 300 et 1 550 euros, environ, à Berne, Bâle ou Zurich », constatent les CFF. Aujourd'hui, l'aide concerne 120 salariés. Les 22 places réservées restent donc marginales face au besoin global. Elles sont, d'ailleurs, occupées en permanence pour 18 d'entre elles, et partiellement pour les 4 autres.

Selon Jean-Louis Scherz, porte-parole de l'entreprise, dont les effectifs totaux se montent à 27 767 personnes, « en favorisant la garde d'enfants hors du cadre familial, les CFF visent à avantager la compatibilité entre profession et famille, à gagner des collaboratrices et des collaborateurs ayant des enfants et à éviter des démissions pour raisons familiales ». C'est, bien sûr, le personnel féminin auquel pense d'abord l'homologue helvétique de la SNCF. Les CFF espèrent atteindre rapidement un seuil de 13 % de salariées, contre un peu moins de 10 % aujourd'hui.