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Le préventif, mais pas seulement

SANS | publié le : 09.12.2003 |

Secteur parmi les plus exposés à la pénibilité, la construction oeuvre depuis longtemps à l'amélioration des conditions de travail. Ce n'est pas suffisant, la réparation est inévitable.

Avec 76 % de ses salariés exposés à des contraintes posturales, plus de 3 000 maladies professionnelles reconnues et un taux de gravité des incapacités temporaires parmi les plus élevés, le secteur de la construction est quasiment synonyme de pénibilité. Pas étonnant, dès lors, que ce sujet y soit étudié sous tous les angles.

Prévention

L'angle préventif, tout d'abord, avec, comme principal levier, les matériels et matériaux utilisés, intimement liés aux conditions de travail. L'amélioration des premiers profitant aux secondes. Les exemples ne manquent pas. Le plus emblématique ? Le sac de ciment, qui pèse, depuis mars 2002, 35 kg au lieu des traditionnels 50 kg. « Il y a eu aussi la mécanisation et son utilisation intelligente sur les chantiers », souligne Francis Boullard, des affaires techniques et professionnelles de la Confédération des artisans et des petites entreprises du bâtiment (Capeb). Et les entrepreneurs, engagés dans cette voie, font d'une pierre deux coups, car qui dit performance des matériaux dit meilleure productivité. Cette recherche de productivité a, d'ailleurs, fait l'objet, l'année dernière, de groupes de travail composés d'industriels et de représentants de l'Union nationale des constructeurs de maisons individuelles.

Notion de confort

« La productivité était notre problématique de départ. Mais, très vite, les notions de confort et de pénibilité se sont imposées », explique Dominique Duperret, le secrétaire général. A ces progrès techniques s'ajoutent ceux, entre autres, concernant les vêtements de protection, ainsi qu'une meilleure connaissance des postures et des gestes traumatisants, acquise, entre autres, grâce aux travaux de l'OPPBTP, organisme de prévention paritaire du BTP.

Mais cela est loin d'être suffisant, surtout lorsque l'on sait que seul un tiers des salariés du BTP sont en activité à l'heure de la retraite. Il y a, d'ailleurs, fort à parier que le secteur ne pourra pas faire l'économie d'un dispositif de cessation anticipée d'activité pour ses salariés "usés". S'il est admis, côté patronal, il motive pourtant certaines craintes, relayées par Guy Bellier, responsable du service juridique et social de la Capeb : « Avec les décrets sur les carrières longues, nous perdons 15 000 salariés. Si l'on ajoute des départs en lien avec la pénibilité, le secteur va cruellement manquer de main-d'oeuvre, alors que nous ne parvenons déjà pas à recruter suffisamment (le secteur évalue ses besoins à 600 000 nouveaux salariés d'ici à dix ans, NDLR). Et cela ne s'arrangera pas si, en plus, on présente le secteur comme pénible ! »

Coût élevé

Côté coûts, les perspectives sont plus claires. En effet, la Fédération nationale des travaux publics, comme convenu avec les organisations syndicales du BTP, a commandé à un cabinet spécialisé de chiffrer un "dispositif de départ en retraite anticipée pour les ouvriers et les Etam ayant exercé une activité pénible". Plusieurs scénarios ont été envisagés, variant selon l'âge de départ et le nombre d'années d'ancienneté. Deux postulats de base étaient posés : 10 % des personnels sont concernés, pour lesquels sont prévus un revenu de remplacement de 70 % et le maintien de leur contrat de travail. L'addition, quelle que soit la simulation, est salée : entre 18,5 millions d'euros et 105 millions d'euros pour l'année de mise en place.

CONSTRUCTION

> Effectifs construction maison individuelle : 380 000 salariés.

> Effectifs bâtiment : 870 000 salariés.

> Effectifs travaux publics : 249 000 salariés.