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La préretraite fait débat

SANS | publié le : 09.12.2003 |

Même si la pénibilité a déjà été évoquée entre partenaires sociaux, l'issue des négociations reste incertaine. Patronat et syndicats n'ayant pas la même approche du sujet.

Les préretraites sont une histoire ancienne dans les transports publics. Elles existaient pour les conducteurs dès 55 ans afin de compenser une pénibilité physique, jusqu'à ce que la réforme de la Caisse autonome mutuelle des retraites de la branche les supprime, en 1953. Plus tard, il y a eu les pré-Arpe, jamais appliquées, puis, les préretraites progressives (PRP). Ouvertes en 1998, elles seront closes l'année prochaine. Au printemps 2001, un mouvement de grève unitaire avait bien tenté d'obtenir le retour à une retraite à 55 ans, en réparation d'une dégradation des conditions de travail. En vain. Depuis, le dialogue sur ce sujet est rompu.

Lier départ anticipé et pénibilité

L'enjeu des prochaines négociations est donc de taille puisqu'il va s'agir de lier à nouveau départ anticipé et pénibilité. Mais voilà, patronat et syndicats ne sont pas d'accord sur le traitement à administrer aux métiers pénibles. L'Union des transports publics (UTP) préfère, avant d'envisager une réparation en fin de carrière, étudier de près les parades allégeant la pénibilité du métier de conducteur.

Quant aux syndicats, évidemment partisans d'une amélioration des conditions de travail, ils n'en revendiquent pas moins l'option du départ anticipé. « Les véhicules d'aujourd'hui ne sont plus ceux d'antan, explique Thierry Soupault, délégué général de l'UTP. Les conducteurs disposent, désormais, de sièges ergonomiques, de boîtes de vitesses automatiques, de direction assistée. Par ailleurs, un accord de branche, signé en 1995, a permis de prendre des mesures en termes de formation, d'accompagnement matériel et psychologique des salariés et d'équipement des véhicules pour faire face à l'insécurité. »

Rythmes de travail

Restent les rythmes de travail. Environ 40 % des conducteurs de bus travaillent en deux services, selon les heures de pointe. Et c'est sans compter les horaires décalés et le travail le week-end. « Ces contraintes font déjà l'objet de compensations sous la forme de récupérations et d'un bon niveau de rémunération », avance Thierry Soupault.

Toutefois, l'UTP l'admet : la répétition des tâches existe bel et bien et peut constituer un foyer à pénibilité. Elle aimerait introduire la polyvalence pour les carrières des conducteurs. Ambition difficile, quand on sait que les possibilités d'exercer d'autres activités sont très restreintes. En effet, les conducteurs représentent les deux tiers des effectifs. Pour Thierry Soupault, « cela reste un élément de réponse, d'autres pistes devant être explorées ».

Choc attendu

Qu'importe les vues du patronat, les syndicats ne sont pas près de désarmer. Gérard Apruzzese, de FO Transports, compte bien prouver l'existence de conséquences physiques irréversibles : « Nous allons nous outiller et faire des enquêtes de pénibilité », annonce-t-il, convaincu que la fin des PRP va provoquer un choc dans les réseaux. Pour Daniel Larriere Cardoso, du Syndicat national des transports urbains CFDT, les PPR pourraient être réorientées vers les métiers pénibles qu'occupent les roulants et les personnels de la maintenance et de l'entretien en 3 x 8. Selon lui, « 70 % de l'effectif de la branche seraient concernés ».

TRANSPORTS URBAINS

> Effectifs de la branche : 80 000 salariés, 40 000 sans la RATP.

> Nombre d'entreprises : 160, en majorité du secteur privé.