logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

La pénibilité annoncée du travail des ripeurs

SANS | publié le : 09.12.2003 |

Pionnière, la branche nettoiement est la première à avoir commandé à l'Anact et au Créapt une étude sur la pénibilité du travail des ripeurs.

Sur la question de la pénibilité et des départs anticipés, force est de constater que les branches ne se bousculent pas pour entrer dans le vif du sujet, préférant attendre les conclusions des négociations interprofessionnelles. Toutes sauf une, la branche nettoiement, qui a commencé à déblayer le terrain.

Le Syndicat national des activités du déchet (Snad) a, ainsi, commandé une étude à l'Anact et au Créapt pour que soit analysée la pénibilité au travail d'une catégorie de personnel, à savoir les ripeurs, autrement appelés équipiers de collecte ou éboueurs.

Refonte de la convention collective

« L'idée d'une étude a fait son apparition il y a plusieurs années, explique Bruno Denhez, délégué à la CGT-Transport. Alors en pleine refonte de la convention collective, nous avons commencé à discuter des dispositifs de préretraites financés, en partie, par l'Etat. Jugeant le dispositif Cats trop restrictif et inadapté, nous avons préféré que soit faite la démonstration de la pénibilité, afin d'avoir plus d'impact auprès des pouvoirs publics. »

Depuis le 21 octobre dernier, date de la présentation des résultats de l'enquête, la branche dispose d'une vision assez fine et « très réaliste », selon Thierry Vancaeneghen, délégué fédéral de FO, de ce qu'est, ou a été, le quotidien de ces ripeurs.

Sans surprise, leur métier est jugé pénible par les auteurs du rapport, et ce, même si certains anciens ont signalé des progrès en termes de matériels et d'équipements.

Efforts physiques continus

Pour autant, ils ne peuvent effacer les efforts physiques subis en continu. Par tournée, un éboueur manipule, en effet, entre 7 et 8 tonnes de déchets répartis sur plusieurs centaines de points de collecte, tout en marchant et en courant entre 20 et 30 km.

« Cette charge de travail, déjà importante en soi, est aggravée par divers éléments », notent les auteurs, comme la fréquence des montées et des descentes du camion, la variation des postures adoptées lors des manipulations, la fréquence des lancers et des torsions du tronc... Ils en sont convaincus : « Chacune des sollicitations a un "coût" pour l'organisme. » S'ajoutent à cela « les horaires atypiques, la manipulation de produits chimiques, le comportement des automobilistes et des usagers, les intempéries, énumère Thierry Vancaeneghen. Bilan : à 50 ans, la majorité des ripeurs souffrent de TMS et la plupart sont inaptes. Quelle autre solution qu'un départ à 55 ans peut être envisagée quand, en plus, très peu de possibilités de reclassement existent ? »

Pour Bruno Denhez, cette étude a le mérite de démontrer l'évidence : la pénibilité du métier. Aujourd'hui, il attend que la branche se penche sur l'ensemble du personnel, également composé des conducteurs et des agents de centres de tri, et qu'« un accord tripartite sur un dispositif de préretraite aboutisse ».

NETTOIEMENT

> Effectifs : 34 053 salariés, dont 8 707 ripeurs.

> Nombre d'entreprises : 1 473.